Actualité Entreprises Gers

Actualité Economie & Entreprises du Gers

Actualité de l’économie et des entreprises installées dans le département Gers : Auch, Condom, Mirande …

Le Gers, département rural par excellence situé au cœur de la Gascogne, déploie une économie aux multiples facettes, alliant traditions agricoles, industries de transformation, commerce de gros, artisanat et services de proximité. À travers le prisme des cent plus grandes entreprises implantées sur son territoire, on perçoit un tissu d’acteurs puissants — coopératives agricoles, négociants, transformateurs agroalimentaires, industriels métallurgiques et plasturgistes, prestataires de services, acteurs de la santé, du bâtiment et du tourisme — qui tissent la richesse économique gersoise.

Cet article propose un portrait détaillé de l’économie du Gers, en s’appuyant sur le classement Pappers des 100 plus importantes sociétés (chiffre d’affaires, résultats et effectifs), sans jamais établir de lien retour vers la source, et en mobilisant un maximum d’entreprises figurant dans ce palmarès.

1. Les coopératives agricoles et le commerce de gros : fondations historiques

1.1. Les géantes du bassin gersois

En tête du classement, on trouve Société Coopérative Agricole Vivadour, qui réalise près de 600 M€ de chiffre d’affaires et emploie entre 200 et 249 salariés. Dirigée par des agriculteurs-adhérents, Vivadour symbolise l’ancrage coopératif gersois dans le commerce de gros de céréales, d’oléagineux et de produits animaleries. À ses côtés, Val de Gascogne (292 M€, 200–249 salariés) et Agreos – Union de Coopératives Agricoles (227 M€, 3–5 salariés) renforcent ce leadership, couvrant la collecte, la commercialisation et la logistique des grains et semences pour les exploitations locales et régionales.

1.2. Les négociants spécialisés

Plus bas dans le palmarès, Grains d’Oc (99,8 M€), Gersycoop (73,5 M€), Gers Distribution (69,3 M€) et O.G.R. (43,6 M€) illustrent la diversité des formats : petites structures familiales ou réseaux plus étoffés, mais tous engagés dans le négoce de matières premières agricoles ou l’approvisionnement des agriculteurs en intrants, semences et matériel d’élevage.

1.3. La présence des coopératives spécialisées

Certaines coopératives thématiques complètent ce paysage : Célia (coopérative de négoce agricole), Coop Agric Stock Céréale Approvision (20,7 M€), Alliance Occitane (32,9 M€), Appro d’Oc (23,1 M€), Coop Agricole Vignerons du Saint Mont (19,8 M€). Ces entités, de taille plus modeste, témoignent de la granularité de l’organisation agricole gersoise, qui couvre aussi bien la céréaliculture, l’arboriculture, la vigne que l’élevage.

2. L’agro-industrie : de la fourche à la fourchette

2.1. Les transformateurs emblématiques

Au cœur de l’industrie alimentaire gersoise, plusieurs entreprises se hissent parmi les 100 premières :

• Fermiers du Gers (93,5 M€, 250–499 salariés) est l’un des leaders de la transformation et de la distribution de volailles de plein air, gage de qualité Label Rouge et IGP ;

• Plaimont Terroirs & Compagnie (56,4 M€, 100–199 salariés) regroupe la production, l’élaboration et la commercialisation de vins AOP et IGP, sur l’appellation Côtes de Gascogne, Pacherenc et Madiran ;

• Gers Farine (24,9 M€, 50–99 salariés) perpétue la tradition meunière locale, fournissant boulangers et pâtissiers ;

• Les Ducs de Gascogne (17,4 M€, 100–199 salariés) transforme les plats cuisinés à base de foie gras et viande, même si elle a traversé récemment une procédure judiciaire ;

• Sud Ouest Accouvage (17,3 M€, 20–49 salariés) assure l’éclosion des œufs pour les exploitations avicoles.

2.2. La charcuterie et le confit

Plus artisanales, Raynal et Roquelaure (131 M€) ou, sur un format plus modeste, Société Fromagère de Réquista, participent à la renommée gastronomique gersoise. Les Établissements Gabriel Coulet (fromagerie artisanale), Société Fromagère de Rodez, SPM (Société Porc Montagne) sont autant d’acteurs qui valorisent le porc et l’élevage ovin à travers conserves, confits et charcuteries.

2.3. Les boissons et spiritueux

La filière viticole et des boissons compte plusieurs références : PLAIMONT – Producteurs Vignoble de Gascogne – Vignerons Récoltants du Vic-Bilh (56 M€, 100–199 salariés), SICA Balisca (Yura) (16,9 M€, boissons), Les Celliers Jean d’Alibert (38,7 M€), Coopérative Agricole de la Tricherie mais aussi des négociants de jus de fruits et de spiritueux comme Union Distilleries Méditerranée (56 M€).

3. L’industrie manufacturière : métal, bois, caoutchouc et plasturgie

3.1. Les grands nomades du métal

Au rang des fabricants de produits métalliques, on relève Castel et Fromaget (117,9 M€, 250–499 salariés), Abrisud (56,8 M€, 250–499 salariés) et Soc Troisel (42,2 M€, 100–199 salariés), tous trois spécialisés dans les structures métalliques (serres, abris, portails, ossatures) pour l’habitat ou l’agriculture.
BACacier Gascogne (36,7 M€) et NTD France (24 M€) fabriquent des pièces techniques pour les secteurs du bâtiment et de l’industrie.

3.2. L’électronique et l’optique

Positronic Industries (22 M€, 50–99 salariés) conçoit et assemble des connecteurs électroniques pour l’industrie aéronautique et automobile, démontrant la capacité du Gers à accueillir des filières de haute technologie.

3.3. Bois, articles techniques et extrusions

Jeld-Wen France (95 M€, 250–499 salariés) est un des principaux fabricants de menuiseries bois, portes et fenêtres sur le territoire, tandis que Cristel (24 M€, 50–99 salariés) propose des articles de cuisine en inox réputés.

4. Le commerce de détail, l’automobile et la réparation

4.1. Les enseignes généralistes

Dans le commerce de détail, on recense Soberdys SN (33 M€, 50–99 salariés), Samage (31,8 M€) et ÉcoCert France (32,8 M€, 250–499 salariés), cette dernière intervenant pourtant dans le contrôle et l’analyse technique, mais également présente dans le commerce d’intrants bio. Bep Parera (30,4 M€) joue un rôle de grossiste en fournitures industrielles, complétant l’offre aux artisans et PME locales.

4.2. Automobile, poids lourds et pièces détachées

Le Gers compte de nombreux concessionnaires et réparateurs :

• Sagea (43,1 M€, 50–99 salariés), Abeilhe Autos (22,4 M€, 10–19 salariés), Slavi Auch (21,5 M€, 20–49 salariés) sont des réseaux multi-marques ;

• Sebadis Sebazac Distribution, spécialisé en pièces détachées et accessoires, et Caphorn dans la vente de véhicules d’occasion, répondent aux besoins d’un parc automobile rural et agricole dense.

5. Transports, logistique et travaux publics

5.1. Distribution et supply chain

T3M Mecadoc Porcher (52,3 M€, 50–99 salariés) et O.G.R. assurent le négoce de matériel et produits industriels, mais c’est Natera et Bevimac Centre Sud (présents dans d’autres départements) qui dominent le transport de vrac et de produits agro-industriels.

5.2. Génie civil et infrastructures

Dans les travaux publics, BV Scop (ouvrages d’art, terrassements), See Amardeilh, Sava.sem, Sat.tp participent à la modernisation des routes départementales et à l’entretien des réseaux, notamment ruraux.

6. Les services financiers, holdings et conseils

6.1. Gestion de participations et capital-investissement

Plusieurs holdings siègent dans le Gers et pilotent des participations locales : Financière Vincent Olives (50,8 M€, 1–2 salariés), SAS Lescos (46,2 M€, 10–19 salariés), Dejean Holding, SPC Holding, Y.V. Finance, HoldMaca, RBH.

6.2. Conseil et expertise

Discount Gestion Conseil (226 M€ dans plusieurs départements), InExtenso (expertise comptable), Groupe Narbonne Conseil, BrL – Gestion de Patrimoine apportent aux PME-PMI Gersoise les clés de l’organisation, de la stratégie financière et fiscale, ainsi que de la transformation digitale.

7. La santé humaine et les activités médico-sociales

7.1. Laboratoires d’analyses et équipements médicaux

Juviveau Productions (28,6 M€) et L.B.A Cerballiance Gascogne (26,8 M€, 100–199 salariés) illustrent l’importance des analyses médicales, tandis que Bastide Le Confort Médical (présente également dans le Gard) équipe en matériel paramédical les particuliers et établissements.

7.2. Établissements médico-sociaux

InterServices, Odyssée911, ainsi que plusieurs maisons de retraite et structures d’aide à domicile, forment un maillage dense pour l’assistance aux personnes âgées ou en situation de handicap, garantissant une couverture de proximité pour toute la population gersoise.

8. L’immobilier, le BTP et l’habitat social

8.1. Promoteurs et bailleurs sociaux

Marcoù Habitat, Procivis Sud Massif Central, Alogea, Générale Groupe Sud développent des programmes de logements neufs, sociaux et intermédiaires, répondant à la demande croissante de ménages et à la politique d’aménagement du territoire.

8.2. Travaux spécialisés et rénovation

Alliance Gascogne, Sud Ouest Habitat, en procédure de sauvegarde, ainsi que des entreprises de maçonnerie, menuiserie (Les Menuiseries Ariégeoises, Menuiserie Antras), de plomberie-chauffage et d’électricité (EEE, Eiffage Énergie) œuvrent à la rénovation énergétique et au développement de l’habitat basse consommation.

9. Le tourisme, l’artisanat et les circuits courts

9.1. Hébergement et restauration

L’économie touristique gersoise, moins concentrée dans le classement des grandes entreprises, s’appuie sur une multitude de gîtes, chambres d’hôtes, campings et restaurants gastronomiques. Les Maisons Auberge de France, les Gîtes de France Gers, ainsi que des chefs étoilés étoffent l’offre d’accueil.

9.2. Artisanat et produits du terroir

Les foires, marchés de producteurs et événements (Ciné-Gastronomie, Jazz in Marciac, Auch Jazz Festival) génèrent un flux de visiteurs annuel. Des artisans — vignerons indépendants, ébénistes, potiers, tisserands — prospèrent grâce à cette attractivité. Les produits de terroir (foie gras, confits, magrets, floc, Armagnac, confitures) enrichissent les circuits courts, portés par des structures telles que La Ferme de Gascogne, Charvin Épicerie Fine, Les Vergers de Blue Whale.

10. Innovation, numérique et transition écologique

10.1. Recherche appliquée et R&D

Si Toulouse concentre l’essentiel des centres universitaires, plusieurs entreprises gersoises investissent en interne : R2N RAGT 2N dans la recherche agronomique, Positronic en miniaturisation électronique, Inovie en biotechnologies.

10.2. Transition énergétique

La filière bois-énergie, la valorisation de la biomasse (méthanisation) et le solaire photovoltaïque progressent grâce à des coopératives énergétiques locales et des partenariats entre collectivités et acteurs privés. Des projets de réseaux de chaleur intercommunaux, portés par Vivadour et Val de Gascogne, expérimentent l’économie circulaire sur les sous-produits agricoles.

11. Enjeux et perspectives

11.1. Maintien et formation des compétences

Le Gers doit poursuivre le développement de formations en alternance et de centres de apprentissage pour répondre aux besoins de l’agroalimentaire, de la mécanique et des services. Le rapprochement entre les lycées professionnels, les CFA et les entreprises comme Fermiers du Gers, Castel et Fromaget ou Vivadour est stratégique.

11.2. Attractivité du territoire

Pour contenir l’exode rural, le département mise sur la qualité de vie, le télétravail, le haut débit rural et l’amélioration des infrastructures routières. L’accueil de pôles d’activité (Auch-Covisan, Cassaigne) et de pépinières d’entreprises dynamise l’installation de start-ups.

11.3. Diversification et expérimentation

L’ouverture de marchés à l’export pour les produits de terroir, l’émergence de la production de spiruline, l’agritourisme, les filières alternatives (chanvre, agroforesterie) offrent des opportunités de diversification et de création d’emplois.

11.4. Transition écologique et résilience

Face aux changements climatiques, la résilience des filières (irrigation raisonnée, agriculture de conservation, agroécologie) et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (énergies renouvelables, circuits courts) sont des priorités pour assurer la pérennité de l’économie gersoise.

Conclusion

Le portrait économique du Gers, brossé à travers ses cent plus grandes entreprises, révèle un département profondément ancré dans ses traditions agricoles et coopératives — Vivadour, Val de Gascogne, Agreos, Fermiers du Gers — tout en accueillant des industries de transformation performantes — Castel et Fromaget, Jeld-Wen, Positronic, Plaimont Terroirs — et un maillage de services, de négoce et de prestataires diversifiés. Les enjeux de formation, d’attractivité, de transition écologique et d’innovation conditionnent l’avenir de cette terre de Gascogne, capable de conjuguer l’excellence gastronomique, le savoir-faire industriel et l’esprit coopératif pour relever les défis du XXIᵉ siècle.