Actualité Entreprises Hautes-Pyrénées
Aucun article à afficher
Actualité Economie & Entreprises des Hautes Pyrénées
Actualité de l’économie et des entreprises installées dans le département Hautes-Pyrénées : Tarbes, Argelès Gazost, Bagnères de Bigorre …

Le département des Hautes-Pyrénées se caractérise par une économie à la fois variée et profondément enracinée dans ses territoires de montagne et ses piémonts agricoles. À travers l’examen du palmarès des cent plus importantes entreprises implantées dans le 65, plusieurs dynamiques apparaissent : un commerce de gros et de détail très structuré, une industrie locale tournée vers les matériaux minéraux et la métallurgie, un secteur automobile dense, une activité de services financiers et immobiliers, des constructions spécialisées, des transports et logistique adaptés aux reliefs, ainsi qu’une petite industrie agroalimentaire de transformation.
Cet article propose, en plus de dresser un état des lieux chiffré et sectoriel, de citer un maximum d’entreprises issues du classement, afin de rendre compte de la vitalité et de la diversité de l’économie haut-pyrénéenne.
1. Commerce de gros et de détail : des leaders inattendus
Au sommet du classement, on trouve deux entreprises qui, au premier abord, surprennent par leur taille et leur portée :
-
SISCA (273 M€ de CA, 500–999 salariés), spécialisée dans le commerce de gros (hors véhicules). Présente sur tout le département, elle fournit un large éventail de produits aux professionnels de l’alimentaire et du BTP.
-
CDASO – Centre Distributeur Alimentaire du Sud-Ouest (254 M€, 500–999 salariés), acteur de la distribution alimentaire de détail auprès des commerces de proximité et de la restauration hors-foyer.
Ces deux leaders structurent tout un écosystème de grossistes régionaux. Viennent ensuite :
-
Établissements Casaus SA (95,9 M€, 20–49 salariés) ;
-
Soc Toujas et Coll (48,8 M€, 100–199 salariés) ;
-
Delta Electronics (France) (43,2 M€, 50–99 salariés), qui opère certes dans le négoce de composants électroniques, mais figure dans la catégorie « commerce de gros » du classement ;
-
Electraline CBB (23,4 M€, 20–49 salariés), fournisseur de matériel électrique ;
-
B.L.O.N. Bovins Limousin Occitanie Négoce (15,3 M€, 3–5 salariés), qui illustre la présence des négociants en bétail ;
-
Seb Bureautique (14,3 M€, 50–99 salariés), grossiste en mobilier et fournitures de bureau ;
-
Somadis (13,5 M€, 20–49 salariés), acteur du commerce de détail multisectoriel.
Parallèlement, le commerce de détail (hors véhicules) se structure autour de chaînes plus modestes mais solidement implantées :
-
Sovendex Société de Vente et d’Exploitation (42,6 M€, 100–199 salariés) ;
-
Ste Ormeaudis (42,3 M€, 100–199 salariés) ;
-
Jussyl (36,8 M€, 100–199 salariés) ;
-
Madisso (34,5 M€, 100–199 salariés) ;
-
Vorly (30,4 M€, 50–99 salariés) ;
-
Missyl (28,7 M€, 50–99 salariés) ;
-
Umberti (21,2 M€, 50–99 salariés).
Enfin, dans le commerce et la réparation automobile :
-
Groupe ZB (109 M€, 10–19 salariés), concession multimarque ;
-
Pyrénées Automobiles (64,9 M€, 100–199 salariés) ;
-
TDA SAS Intense Automobiles (57,5 M€, 20–49 salariés) ;
-
Auto Sélection (43,4 M€, 20–49 salariés) ;
-
Scala Tarbes (27,2 M€, 20–49 salariés).
Ces enseignes couvrent la vente, l’entretien, la location et la réparation, répondant à un parc automobile local dense et à un flux touristique saisonnier via Lourdes et les stations de montagne.
2. L’industrie minérale et manufacturière : matériaux et métaux
Un pan important de l’économie haut-pyrénéenne repose sur la transformation de ressources locales ou l’importation de matériaux pour l’industrie et le bâtiment :
-
Knauf Insulation Lannemezan (183,9 M€, 250–499 salariés), fabricant d’isolants minéraux (laine de verre et de roche).
-
Imerys Beyrede (39,7 M€, 50–99 salariés), spécialisé dans la production de kaolin et filières minérales.
-
SCT – Société des Céramiques Techniques (31,4 M€, 100–199 salariés), en cours de sauvegarde, produit des isolants céramiques pour les hautes températures ;
-
Heidelberg Materials France SoCLI (16,2 M€, 20–49 salariés), extrayant et valorisant les granulats pour la construction ;
-
Sovindo et ISIS (pour des secteurs connexes, mais moins en vue dans le top 20).
Le secteur de la métallurgie et des produits métalliques est représenté par :
-
Alia Productions (29,5 M€, 100–199 salariés), tôlerie et usinage de pièces ;
-
SATYS PSP Grand Ouest (22,5 M€, 3–5 salariés), peinture industrielle et traitement de surface ;
-
Pall Exekia (15,1 M€, 50–99 salariés), machines spéciales pour la découpe et l’emballage ;
-
Teknimed (18,1 M€, 50–99 salariés), fabrication d’équipements médico-techniques.
Les industries du caoutchouc et des plastiques sont moins présentes, mais apparaissent via quelques filiales de groupes nationaux ou européens, généralement sous-traitantes pour l’automobile et l’aéronautique.
3. Bâtiment, travaux publics et construction spécialisée
Le génie civil et la construction pèsent lourd dans l’emploi et les investissements locaux, au service des collectivités, des stations de montagne et de l’aménagement urbain :
-
Entreprise Gallego (40,5 M€, 100–199 salariés), travaux de gros œuvre et VRD ;
-
Lorenzi (25,4 M€, 100–199 salariés), maçonnerie et charpente ;
-
Pyrenees Charpentes (18,3 M€, 50–99 salariés), charpentes traditionnelles et couvertures ;
-
Socabat – STE Campo Bâtiment Toiture (14,4 M€, 20–49 salariés), couvreur-zingueur ;
-
GHPA (17,7 M€, 20–49 salariés), construction de bâtiments agricoles ;
-
SEML du Grand Tourmalet (17,1 M€, 100–199 salariés), exploitation d’infrastructures et aménagement montagnard ;
-
SEE Bayol (16,5 M€, 50–99 salariés), terrassements pour la vigne et infrastructures rurales.
En parallèle, la spécialisation autour de réseaux (eau, assainissement, électricité) regroupe :
-
SNAA – Nouvelle Assainissement Adduction d’Eau (30,1 M€, 100–199 salariés) ;
-
Rives & Eaux du Sud-Ouest (31,6 M€, 200–249 salariés), distribution et traitement de l’eau potable ;
-
Energies Services Lannemezan (24,1 M€, 10–19 salariés), production et distribution d’électricité et de vapeur industrielle ;
-
PSI Environnement (20,4 M€, 50–99 salariés), gestion des déchets et récupération.
Enfin, dans la réparation et l’installation :
-
TP Froid et Services (18,6 M€, 50–99 salariés), thermiques et climatisation industrielle.
4. Transports, logistique et services de proximité
Le relief accidenté des Hautes-Pyrénées a favorisé l’émergence d’opérateurs spécialisés dans le transport routier, la logistique de niche et la gestion d’infrastructures touristiques :
-
SAS Transports Barcos (31,6 M€, 200–249 salariés), transport régional de marchandises générales ;
-
SEML du Grand Tourmalet, déjà évoquée pour son rôle en travaux publics, gère également les téléphériques et remontées mécaniques ;
-
Oxygène Intérim (20,7 M€, 10–19 salariés), mise à disposition de main-d’œuvre pour la construction et l’agroalimentaire ;
-
Missyl et Vorly, détaillants en fournitures de proximité, desservent aussi bien Tarbes que les vallées alentours.
Ces entreprises participent à la desserte des zones rurales et touristiques, et assurent les liaisons indispensables entre sites de production, points de vente et stations de montagne.
5. Santé, action sociale et services financiers
5.1. Santé humaine et médico-social
-
Polyclinique de l’Ormeau (49,9 M€, 250–499 salariés), établissement privé multisite autour de Tarbes ;
-
Cerballiance Pyrénées (21,8 M€, 100–199 salariés), réseau de laboratoires d’analyses médicales ;
-
Clinique Sainte-Marie et cliniques de Lourdes (hors classement direct), complètent l’offre de soins spécialisés ;
-
Oxygène Intérim, déjà cité, intervient aussi dans le recrutement de personnel paramédical ;
-
Nombre d’associations locales et d’EPHAD, bien que hors top 100, constituent un maillage dense de services à la personne.
5.2. Services financiers et immobiliers
-
COLL Financement (84,2 M€, 10–19 salariés), crédits aux entreprises et aux collectivités locales ;
-
Financière Flony (53,5 M€, 10–19 salariés) et Holding Thieblin (40,3 M€, 1–2 salariés), gestion de participations ;
-
OPH 65 – Office Public de l’Habitat des Hautes-Pyrénées (40,5 M€, 100–199 salariés), principal bailleur social du département ;
-
SOPIC Investissement (30,8 M€, aucun salarié déclaré), holding purement financière ;
-
Groupe Hueber Assurances (17,4 M€, 100–199 salariés), courtage en assurances.
Ces structures concourent tant au financement de l’économie locale qu’à la mise en œuvre des politiques publiques de logement social et d’aménagement du territoire.
6. Agroalimentaire : spécialités pyrénéennes
La filière agroalimentaire, bien que plus modeste que dans d’autres départements, se distingue par quelques acteurs de taille intermédiaire :
-
SAPY – Salaisons Pyrénéennes (68,7 M€, 20–49 salariés), charcutier-traiteur, spécialisé dans les jambons et viandes séchées ;
-
SICA Pyrénéenne Bétail et Viande (22,7 M€, 50–99 salariés), abattage et conditionnement de viande bovine locale ;
-
Pommier (23,9 M€, 50–99 salariés), fabrication d’équipements électriques pour l’agroalimentaire et la grande distribution.
À côté, de nombreux artisans et petites conserves (foie gras, confits, fromages de montagne) échappent au top 100 mais sont essentiels pour le tourisme culinaire.
7. Industrie chimique et équipements techniques
Quelques niches industrielles apparaissent :
-
IDC Sartorius Stedim Aseptics (29,1 M€, 50–99 salariés), équipements de conditionnement aseptique pour l’agroalimentaire et la pharmacie ;
-
Routière des Pyrénées (28,8 M€, 100–199 salariés), revêtements routiers et travaux de sécurisation climatique ;
-
Energies Services Lannemezan, déjà cité, combine services énergétiques et installations industrielles.
8. Immobilier, habitat et aménagement
Outre l’OPH 65, d’autres acteurs de l’immobilier figurent :
-
GHPA (groupement d’habitations à loyer modéré) ;
-
SCOT-Tarbes (services d’aménagement de l’espace), hors classement direct ;
-
Plusieurs promoteurs locaux, souvent à taille humaine, participent à la rénovation de quartiers et au développement de logements touristiques (gîtes, résidences de tourisme).
9. Tourisme et économie de la montagne
Si les grandes remontées mécaniques sont gérées par des SEML (Grand Tourmalet…) et des régies publiques, de nombreuses PME tirent parti :
-
Hébergeurs (chalets, auberges, refuges) ;
-
Guides de montagne et activités de pleine nature, souvent intégrés à des groupements professionnels non listés ;
-
Fabricants d’équipements sport-nature (skis, VTT, rafting), peu présents dans le top 100 mais vecteurs d’innovation locale.
10. Enjeux et perspectives
10.1. Renouvellement démographique et main-d’œuvre
Le vieillissement des populations rurales et la pénurie de techniciens spécialisés (travaux publics, agroalimentaire, santé) appellent à des politiques de formation adaptées, en lien avec les CFA locaux et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.
10.2. Diversification économique
La diversification vers la transition énergétique (biomasse, hydraulique de montagne), l’agritourisme et les circuits courts numériques (e-commerce de produits locaux) doit être encouragée par des fonds régionaux et européens.
10.3. Transition écologique et résilience
La préservation des milieux alpins, la gestion de la ressource eau et la lutte contre le changement climatique passeront par la modernisation des réseaux (Rives & Eaux du Sud-Ouest) et le développement de coopératives citoyennes pour l’éolien et le photovoltaïque.
10.4. Attractivité territoriale
Pour conjuguer qualité de vie et développement durable, le 65 devra miser sur le haut débit, les mobilités douces (liaisons ferroviaires rénovées vers les vallées), la culture (festivals de Lourdes, Tarbes en Scènes) et le patrimoine (Saint-Bertrand-de-Comminges, grottes d’Argelès).
Conclusion
Le portrait économique des Hautes-Pyrénées, tel qu’il se dessine à travers ses 100 plus grandes entreprises, révèle un département où le commerce de gros (SISCA, CDASO), l’industrie minérale (Knauf Insulation, Imerys Beyrede), la construction spécialisée (Entreprise Gallego, SEML du Grand Tourmalet), l’agroalimentaire de montagne (SAPY, SICA Pyrénéenne) et les services financiers et immobiliers (COLL Financement, OPH 65) se côtoient pour former un maillage territorial dense.
Si l’essentiel des poids lourds de l’économie se concentre autour de Tarbes et de la vallée de l’Adour, l’arrière-pays montagnard ne manque pas de petits acteurs dynamiques, qu’il s’agisse de transporteurs, d’artisans ou de coopératives agricoles. Les défis d’avenir porteront sur la formation, la diversification vers l’économie verte et l’amélioration de l’attractivité pour les jeunes générations, afin de garantir une croissance équilibrée entre plaine et montagne. Les Hautes-Pyrénées disposent d’un socle d’entreprises solides et d’une identité territoriale forte : leur futur économique pourra s’écrire dans la continuité de cet héritage, tout en tirant parti des transformations mondiales vers la durabilité et l’innovation.