Actualité de l’économie et des entreprises installées dans le département Hérault : Montpellier, Béziers, Lodève …
Actualité de l’économie et des entreprises de l’Hérault
Le département de l’Hérault, au carrefour de la Méditerranée et des massifs cévenols, se distingue par un tissu économique à la fois dense et diversifié. Fort de 1 170 000 habitants, il conjugue l’attractivité de sa métropole montpelliéraine, le dynamisme de ses pôles touristiques littoraux (Cap d’Agde, Palavas-les-Flots), et la vitalité de ses activités agricoles et viticoles dans l’arrière-pays languedocien. Le classement des 100 plus grosses entreprises implantées sur son territoire révèle des champions nationaux et internationaux, mais aussi une constellation de PME et d’ETI aux savoir-faire pointus. De la finance aux matériaux, de la distribution à l’énergie, de l’industrie pharmaceutique au BTP, voici le portrait économique de l’Hérault.
1. La finance et les holdings : capitaux d’envergure
En tête de liste figurent deux des plus puissants groupes financiers du pays, tous deux nés de la diversification du groupe industriel Altrad :
Altrad Participations (5,3 Md€ de chiffre d’affaires, résultat net de 100 M€) maîtrise un portefeuille d’investissements dans la construction, l’énergie et la finance, sans salarié déclaré sur son siège ;
A.I.A Altrad Investment Authority (5,29 Md€, 420 M€ de résultat) joue le rôle de tête de groupe et de centre de pilotage, avec une vingtaine de collaborateurs.
D’autres acteurs de la sphère financière occupent également des positions majeures :
Seven Topco (338 M€, 22 M€ de résultat), holding de reprise de PME à fort potentiel ;
Buesa Invest (188 M€, 3 M€ de résultat) et MAT MAX (178 M€, 8,9 M€ de résultat), qui gèrent des portefeuilles variés d’entreprises de services ;
SIO – Société d’Investissement d’Occitanie (298 M€), petite structure de capital-risque ;
Hugar (157 M€, perte de 3 M€), Open Modal (93 M€) et Vildi Participation (117 M€), holding de diversification.
Ces sociétés façonnent la vocation d’un territoire où l’affectio societatis et l’esprit d’entreprise riment avec gestion de capitaux et développement de filiales locales.
2. Le commerce de gros : plaque tournante du sud de la France
Le commerce de gros constitue le second pilier économique de l’Hérault, porté par des groupes à la stature internationale :
Dyneff S.A.S. (2,93 Md€, 33 M€ de résultat), acteur historique des carburants et lubrifiants, distribue au grand Sud-Ouest ;
Dell (2,66 Md€, 45 M€ de résultat), qui gère une logistique très performante pour l’informatique ;
SAS Vestas France (955 M€, 2 M€ de résultat), qui approvisionne en éoliennes les parcs en développement ;
MBM – La Méridionale des Bois et Matériaux (372 M€, 18 M€ de résultat), distributeur de matériaux de construction.
D’autres grossistes complètent la gamme :
Advini (298 M€), coopérative vinicole majeure du Languedoc ;
CPA (247 M€), spécialiste de la quincaillerie ;
ETS Baures – Produits Métallurgiques (176 M€), dédié à la distribution de profilés et tôles industrielles ;
Union-Matériaux (172 M€) et Unifert France (136 M€), pour les intrants agricoles et fertilisants ;
Cordier Excel Trilles (107 M€), négociant en fournitures techniques.
Le commerce de gros reste l’un des moteurs traditionnels de l’emploi intensif en entrepôts et plateformes logistiques, qui irriguent les réseaux de distribution jusqu’aux points de vente et chantiers locaux.
3. Le commerce de détail : enseignes et franchises
Le commerce de détail représente plus de 5 % de l’emploi privé du département, avec de grandes chaînes à forte notoriété :
Neworch (524 M€), réseau de magasins d’ameublement et décoration ;
Hyper Saint-Aunès (212 M€, 4,9 M€ de résultat), supermarché de périphérie à l’offre très étendue ;
Privatesportshop (100 M€), leader de la vente en magasins d’articles de sport multimarque ;
Socapdis (122 M€), enseigne de discount alimentaire ;
Sérignan Distribution (89 M€), qui anime un réseau de supérettes de proximité.
L’Hérault concentre aussi de nombreuses autres chaînes régionales et franchises de mode, de loisirs et d’équipement de la maison, offrant une palette complète aux consommateurs et favorisant le dynamisme des zones commerciales périurbaines.
4. L’industrie manufacturière : de la pharmacie à l’électronique
4.1. Pharmacie et cosmétique
Laboratoire Chauvin (234 M€, 41 M€ de résultat) et Inovie Labosud (191 M€, 187 M€ de résultat) dominent l’industrie des dispositifs médicaux et des analyses de biologie humaine, avec des sites de production et des laboratoires d’événement courte.
ID Solutions (111 M€ de chiffre d’affaires, 60 M€ de résultat) se positionne sur la R&D en biotechnologies pour la sécurité alimentaire et le diagnostic médical.
4.2. Produits électroniques et optiques
Horiba ABX SAS (110 M€), filiale du groupe japonais Horiba, produit des automates d’analyse sanguine pour les hôpitaux et laboratoires ;
Cameron France (237 M€, 33 M€ de résultat) fabrique des équipements hydrauliques de forage, combinant mécanique de précision et automatisation.
4.3. Caoutchouc, plastique et métallurgie
Hexis (143 M€, 7,8 M€ de résultat) excelle dans les films adhésifs pour les secteurs automobile et publicitaire ;
Profils Systèmes (121 M€, 10,7 M€ de résultat) façonne des profilés et solutions aluminium pour la construction et l’industrie.
Cette industrie de sous-traitance et de spécialités produit des composants indispensables aux secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, de l’électronique et même du design d’intérieur.
5. Le BTP et les travaux publics : bâtir et moderniser
La modernisation des infrastructures publiques et privées est portée par de grands noms du génie civil et de la construction :
GGL Groupe (226 M€, 5,5 M€ de résultat), spécialisé en terrassements et aménagements urbains ;
Eurovia Languedoc-Roussillon (142 M€, 1,8 M€ de résultat), filiale de Vinci, réalise routes et infrastructures routières ;
FDI Procivis (142 M€, 7,1 M€ de résultat), promoteur de logements sociaux et intermédiaires ;
Apex Energies (125 M€, 9,7 M€ de résultat), intervenant en travaux spécialisés de tuyauterie et génie climatique ;
Amétis (140 M€, perte de 1,9 M€), acteur de la construction de bâtiments publics et privés.
Outre ces majors, des PME très dynamiques — charpentiers-couvreurs, électriciens, spécialistes de réseaux d’eau et d’assainissement — interviennent à l’échelle locale, garantissant la qualité de la rénovation et du neuf, dans le respect des réglementations environnementales.
6. L’énergie et l’environnement : vers la transition verte
Le développement des énergies renouvelables et la gestion durable des déchets mobilisent plusieurs entreprises :
Mint (157 M€, 16,5 M€ de résultat), producteur indépendant d’électricité via cogénération ;
Lucia (106 M€, 9,6 M€ de résultat), acteur historique de la distribution d’énergie thermique et vapeur ;
CESML – Coopérative Électrique de Saint-Martin-de-Londres (112 M€), fournisseur local d’électricité et de gaz ;
Urbasolar (300 M€, 48 M€ de résultat), concepteur et exploitant de centrales photovoltaïques au sol et en toiture.
Pour la collecte et le recyclage, SMN – Société Méditerranéenne de Nettoiement (174 M€, 9,7 M€ de résultat) et Urbaser Environnement (147 M€) mettent en œuvre des filières de valorisation des déchets et de gestion des réseaux d’effluents, indispensables au respect des directives européennes.
7. La logistique et les transports : pivot du rayonnement régional
Grâce à son port de Sète et à ses plateformes logistiques, l’Hérault se positionne comme un hub méditerranéen :
Geodis D&E Méditerranée (133 M€, 3,2 M€ de résultat), entreposage et affrètement international ;
DBF Montpellier (149 M€), concessionnaire local en auto-transport et messagerie régionale ;
Groupe Grim Auto (113 M€), réseau de transporteurs et de services aux usines ;
A3Pro (127 M€), location et maintenance de flottes automobiles ;
Capelle et Chausson Matériaux (présents dans d’autres départements mais actifs sur Sète-Montpellier) assurent la livraison just-in-time de matériaux de construction.
L’ensemble des acteurs du fret routier, ferroviaire et portuaire garantit la fluidité des échanges entre l’Europe du Nord, le Maghreb et l’arc méditerranéen, avec des retombées économiques directes pour l’emploi local.
8. Les services à la personne et la santé : un maillage dense
Le secteur hospitalier et médico-social, bien qu’en dehors du top 100 (exception faite d’Inovie Labosud et Laboratoire Chauvin), reste dense grâce au CHU de Montpellier et à de nombreuses cliniques privées. Les services aux seniors et aux personnes en situation de handicap, portés par des associations locales, complètent l’offre et génèrent plusieurs milliers d’emplois non délocalisables.
9. L’immobilier, la promotion et l’hôtellerie
L’essor démographique et touristique du littoral et de l’arrière-pays donne naissance à de nombreux projets immobiliers :
CAPI (139 M€, 8,8 M€ de résultat), société d’investissement foncier et promotion immobilière ;
Appart’City (192 M€, 4,3 M€ de résultat, en procédure de sauvegarde), résidences hôtelières et tourisme d’affaires.
À côté de ces joueurs nationaux, une myriade de promoteurs et bailleurs sociaux (FDI Procivis, Rodin, Habitat 34) développe du logement neuf et réhabilite des friches pour préserver la mixité urbaine.
10. Tourisme et loisirs : une économie saisonnière forte
Le littoral héraultais, de Palavas à Sète, accueille chaque année plusieurs millions de touristes. Des campings aux hôtels de charme, des clubs de plage aux marinas, le secteur génère un volume d’affaires significatif, soutenu par des PME hôtelières familiales et des franchises (les campings Yelloh! Village, par exemple), tout en tirant parti de festivals (Midem, Montpellier Danse) et d’événements sportifs (Grand Prix MotoGP, trails).
11. Enjeux et perspectives
11.1. Formation et compétences
Les grandes filières — aéronautique, logistique, BTP, agroalimentaire — peinent à recruter des profils techniques et ingénieurs. Les partenariats entre universités (Université de Montpellier, INRAE, SupAgro), lycées professionnels et entreprises (Laboratoire Chauvin, Hexis, Urbasolar) sont essentiels pour former les nouvelles générations.
11.2. Transition écologique
L’Hérault vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Le développement massif de photovoltaïque (Urbasolar), la rénovation des bâtiments (FDI Procivis) et la circulation douce (projets cyclables et transports en commun) sont au cœur des plans climat-air-énergie territoriaux.
11.3. Numérisation et attractivité
La French Tech Montpellier et les incubateurs de la technopole offrent un terreau fertile pour les start-ups en cybersécurité, agritech et medtech. L’amélioration du très haut débit fixe et mobile (déploiement de la fibre et de la 5G) doit accompagner le télétravail et attirer les talents des grandes métropoles voisines.
11.4. Cohésion territoriale
Si Montpellier concentre les deux tiers de l’activité, la diversification sur les bassins de vie de Béziers, Sète, Lunel et Bédarieux est indispensable. Les zones d’activités (Juvignac, Saint-Jean-de-Védas, Béziers Communauté) et les projets d’aménagement intercommunaux visent à limiter la périurbanisation et à renforcer l’équilibre économique.
Conclusion
Le département de l’Hérault s’illustre par le kaléidoscope de ses 100 plus grandes entreprises : des holdings financiers (Altrad Participations, A.I.A Altrad Investment Authority) aux géants du commerce de gros (Dyneff, Dell, Vestas France), en passant par les champions de l’agro-pharmacie (Laboratoire Chauvin, Inovie Labosud), les spécialistes de l’énergie (Urbasolar, Mint) et de la construction (GGL Groupe, Eurovia Languedoc-Roussillon). À ces mastodontes répondent des ETI et PME de pointe (Hexis, Profils Systèmes, Camer on France), des réseaux de distribution dynamiques (Neworch, Hyper Saint-Aunès) et des acteurs du tourisme et de l’immobilier. Les défis à relever — formation, transition écologique, attractivité, cohésion territoriale — seront déterminants pour conforter la place de l’Hérault comme l’un des départements les plus innovants et les plus résilients de la façade méditerranéenne française.