Actualité Entreprises Tarn-et-Garonne
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Actualité Economie & Entreprises du Tarn et Garonne
Actualité de l’économie et des entreprises installées dans le département Tarn-et-Garonne : Montauban, Castelsarrasin …

Le Tarn-et-Garonne, aux confins du Lot-et-Garonne, du Tarn et de l’Aveyron, dessine un profil économique à la fois diversifié et résilient. Forte de ses 260 000 habitants, cette terre rurale à l’urbanisation mesurée héberge pourtant plusieurs entreprises de taille significative : négociants nationaux, industriels spécialisés, acteurs de la construction, de l’agro-alimentaire, de la logistique et des services financiers. À partir du classement des cent plus importantes sociétés implantées sur le département, voici le portrait sectoriel et dynamique d’un territoire en perpétuelle adaptation.
1. Le commerce de gros : un pilier historique
Le premier constat est sans appel : le commerce de gros constitue la colonne vertébrale de l’économie tarnaise-garonnaise.
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Pro a Pro, en tête du classement, réalise plus de 1,25 milliard d’euros de chiffre d’affaires et emploie entre 1 000 et 1 999 salariés. Pionnier de la distribution de fournitures aux professionnels de la restauration, il alimente hôtels, restaurants et collectivités à l’échelle nationale.
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Les Vergers de Blue Whale et sa filiale Blue Whale occupent respectivement la troisième et quatrième place, avec des chiffres d’affaires supérieurs à 400 millions et 340 millions d’euros. Spécialistes des fruits exotiques et tropicaux, ils s’appuient sur une logistique fine et une plateforme innovante de conditionnement, employant de quelques dizaines à deux cents collaborateurs.
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SCA Qualisol, coopérative de producteurs céréaliers et oleicoles, se positionne au onzième rang avec plus de 120 millions d’euros de ventes, tandis que Maisagri, petit négociant en produits de nutrition animale, génère près de 95 millions d’euros.
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D’autres grossistes, tels que Boyer SA, Meta FSD France, Manager ou Coexo Centrale SAS, complètent un écosystème de distribution multi-sectoriel, irriguant tout le département et au-delà.
Ce maillage de grossistes, aux modèles variés (coopératives, TPE-PME familiales, ETI) démontre la capacité du Tarn-et-Garonne à structurer des chaînes logistiques robustes, capables de desservir tant les zones rurales que les agglomérations régionales.
2. Services financiers et holdings : l’art de la gestion de capitaux
Le classement révèle une forte proportion de sociétés exerçant des activités financières hors assurance (Serene Investissements, Sirejol Investissements, Financière MSO, Financière JT, A.G.Dis, Holding des 5D, Pascal Coste Invest).
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Serene Investissements, au deuxième rang, affiche un chiffre d’affaires de plus de 480 millions d’euros pour seulement 3 à 5 salariés, traduisant un positionnement de tête de groupe et de gestion de portefeuilles diversifiés.
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Sirejol Investissements et Financière MSO (aux rangs 6 et 7) sont des holdings qui orchestrent des participations dans la construction, l’agroalimentaire et l’énergie, dégageant respectivement 265 millions et 211 millions d’euros de chiffre d’affaires.
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Financière JT et A.G.Dis, aux rangs 15 et 23, complètent le dispositif en proposant conseil et ingénierie financière, souvent pour de petites structures locales.
Ces entités, même si elles n’emploient qu’une poignée de collaborateurs, jouent un rôle stratégique dans le pilotage des grands comptes et des opérations de croissance externes, notamment pour Pro a Pro et Electricité Industrielle J.P. Fauche.
3. Industrie agroalimentaire : de la laiterie aux machines agricoles
La Société Laitière Montauban, au 9ᵉ rang, pèse 160 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie près de 200 personnes. Elle collecte et transforme le lait local en fromages et crèmes pour la grande distribution.
À côté :
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MAF AGROBOTIC (10ᵉ), conçoit et fabrique des équipements pour la viticulture et l’arboriculture, avec plus de 131 millions d’euros de CA et une centaine de salariés.
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Guima Palfinger (21ᵉ), fabricant de grues et de systèmes de levage, emploie plus de 200 personnes pour un CA de 89 millions.
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Sodibag, grossiste en emballages alimentaires, réalise près de 94 millions d’euros de ventes (rang 17).
Le tissu agro-industriel intègre également de nombreux sous-traitants :
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Farella (58ᵉ), usine de pièces métalliques inoxydables pour l’industrie alimentaire, avec plus de 31 millions de CA ;
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Quercy Réfrigération (39ᵉ), spécialisée dans l’installation de matériels frigorifiques, avec près de 54 millions de CA ;
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Sodira, concessionnaire du réseau de distribution de matières premières alimentaires, positionné sur le commerce de détail.
Cette alliance d’acteurs de grande taille et de PME innovantes confère au département une émulation permanente, de l’élevage à la machine de récolte.
4. Fabrication industrielle : machines, métallurgie et plasturgie
Au-delà de l’agroalimentaire, le Tarn-et-Garonne compte plusieurs entreprises de fabrication d’équipements industriels :
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B.D Boyer Développement (22ᵉ), holding d’une série de PME de chaudronnerie, réalise plus de 85 millions de CA.
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Fimurex Aquitaine (34ᵉ) produit des pièces métalliques pour l’aéronautique et l’énergie, avec 65 millions d’euros de CA.
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Aludium France (51ᵉ), opérateur majeur de la production d’aluminium laminé, emploie près de 100 collaborateurs pour un CA de 34 millions.
La plasturgie, bien qu’en retrait, est présente via de petits ateliers sous-traitants. Par ailleurs, la fabrication de machines agricoles (MAF AGROBOTIC) et de remorques spécialisées assurées par Camiel SAS (26ᵉ rang) illustrent la diversification industrielle du département.
5. Construction spécialisée et travaux publics
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Electricité Industrielle J.P. Fauche, 5ᵉ du classement, génère plus de 324 millions d’euros de CA et emploie entre 1 000 et 1 999 salariés : il pilote les chantiers d’envergure pour l’électricité et l’éclairage public.
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Clinique du Pont de Chaume (36ᵉ) figure dans la santé mais possède un important pôle technique pour la gestion de ses installations.
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Société Boyer SA (29ᵉ) fournit matériaux et services pour le gros œuvre.
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EGSF-BTP (17ᵉ) exerce des activités de siège social pour plusieurs filiales spécialisées, incluant la gestion de chantiers de génie civil.
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Plusieurs artisans-entrepreneurs (Tuyaux, Carrelage, Couvreurs) complètent le paysage, mais n’apparaissent pas forcément dans le top 100.
La modernisation des infrastructures départementales—collèges, gymnases, résidences étudiantes—implique un réseau dense de sous-traitants locaux, structurés autour de ces grands donneurs d’ordres.
6. Commerce de détail et réparation automobile
Le commerce de détail hors automobile, bien que moins étoffé, se caractérise par quelques chaînes régionales :
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SA Sodibag (19ᵉ) gère des réseaux de supérettes et fournit la restauration collective.
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Caminel SAS (26ᵉ) exploite plusieurs points de vente de pièces auto, répondant à un parc ancien et rural.
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SCA Saintanor, coopérative de négoce d’intrants pour vignerons, nourrit aussi le commerce de proximité.
Dans la réparation automobile, des groupes tels que Taquipneu (13ᵉ), Faurie Auto Montauban (44ᵉ), Doumerc Pneus International (46ᵉ) et Hamecher Montauban (47ᵉ) emploient de 10 à 500 salariés pour l’entretien et la vente de pneus, utilitaires et véhicules de tourisme.
7. Santé humaine, médico-social et services à la personne
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La Clinique du Pont de Chaume (36ᵉ) demeure un acteur majeur de la santé privée, avec près de 500 salariés.
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Les services d’aide à domicile (mais souvent hors top 100) assurent plus de 20 000 interventions annuelles pour les seniors et en situation de handicap.
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Plusieurs laboratoires d’analyses médicales (Labo Ducastel, LDPE) et cabinets infirmiers desservent l’ensemble du territoire.
Compte tenu du vieillissement de la population, ce secteur reste porteur d’emplois non délocalisables et bénéficie d’un soutien constant des collectivités.
8. Transports terrestres et logistique
Le Tarn-et-Garonne s’appuie sur son réseau autoroutier (A20, A62) et ferroviaire :
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Primever Transport Sud Ouest (57ᵉ) gère la logistique de marchandises générales entre Toulouse, Montauban et Agen ;
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Transports Barcos et Transports Gaillard, plus modestes, interviennent en messagerie régionale ;
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Geodis et GXO Logistics possèdent des sites d’entreposage dans la zone portuaire du Girac, bien que hors classement départemental.
La proximité des grands centres de consommation du Sud-Ouest renforce la vocation logistique du département, propice à la création de nouvelles plateformes.
9. Énergie et environnement
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Drimm Déchets Récupération Industriels et Ménagers (42ᵉ) doit être salué pour sa gestion de 50 millions d’euros de déchets, issus du BTP et des industries locales ;
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Des bureaux d’études comme Sud Énergies (hors top 100) optimisent les performances énergétiques du parc tertiaire ;
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Des initiatives agricoles expérimentent la méthanisation et les circuits courts, souvent aidées par cooperatives agricoles précitées.
Ces acteurs soutiennent la transition écologique et répondent aux exigences des schémas régionaux bas-carbone.
10. Immobilier, promotion et services aux collectivités
Aux holdings immobilières (Laurmont, Sci Aspen), s’ajoutent :
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E.G.I. Promotion (hors classement local) pour la construction de résidences universitaires à Montauban ;
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Societé Aiguillonnaise de Promotion Agricole (SAPA), négoce de foncier et aménagement rural ;
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Société Audis (24ᵉ), qui gère des concessions et lotissements commerciaux.
Le partenariat public-privé pour la création de zones d’activités et de logements sociaux reste un levier essentiel de développement, orchestré par les intercommunalités et leurs SEM.
11. Artisanat, culture et tourisme durable
Si les grandes entreprises occupent le devant de la scène, le Tarn-et-Garonne reste animé par un réseau d’artisans :
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Ébénistes, potiers et forgerons de Penne d’Agenais à St Antonin-Noble-Val, transmis de génération en génération ;
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Entreprises de restauration de patrimoines, intervenant sur les bastides médiévales, les églises romanes et les châteaux cathares ;
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Des acteurs du tourisme vert (guides de canoë-kayak sur l’Aveyron, hébergeurs dans le Quercy) complètent le tableau, souvent sous forme de chambres d’hôtes ou de petites exploitations bio labellisées.
Ces savoir-faire ancestraux, bien que hors du top 100, constituent un attribut intangible de l’attractivité du département.
12. Enjeux et perspectives
12.1. Formation et compétences
La diversité des secteurs (industrie, agroalimentaire, BTP, services) appelle à un renforcement de l’apprentissage et des pôles de formation (CFA de Montauban, IUT de Toulouse-Duranti) pour éviter l’exode des jeunes et attirer des profils techniques.
12.2. Transition numérique
Le développement du très haut débit, porté par la Région Occitanie et la Métropole de Toulouse, tarde à couvrir les zones rurales. Le Tarn-et-Garonne doit capitaliser sur l’e-commerce (BienManger.com, artisans locaux) et la télémédecine pour réduire l’isolement.
12.3. Transition écologique et résilience
Poursuivre la méthanisation agricole, la rénovation énergétique des bâtiments publics, le développement de parcs photovoltaïques (Pôle Héliand) et le transport fluvial sur le canal des Deux Mers sont autant de leviers pour réduire l’empreinte carbone.
12.4. Cohésion territoriale et dynamisme économique
La dualité Albi-Toulouse versus le nord Lot-et-Garonne appelle une stratégie volontariste de développement des zones d’activités autour de Moissac, Castelsarrasin, Bourg-de-Visa et Auvillar, favorisée par des partenariats transfrontaliers avec l’Aquitaine et le Lot.
Conclusion
Le Tarn-et-Garonne, loin de n’être qu’un simple couloir périurbain, révèle une économie robuste, portée par des géants du commerce de gros (Pro a Pro, Les Vergers de Blue Whale), des industriels de précision (MAF AGROBOTIC, Guima Palfinger), des coopératives agricoles (SCA Qualisol, Société Laitière Montauban), des entreprises de services financiers (Serene Investissements, Sirejol Investissements), des bâtisseurs (Electricité Industrielle J.P. Fauche) et un réseau dense de TPE artisanales. Les défis de la formation, de la transition écologique et de l’attractivité devront mobiliser acteurs publics et privés pour que le département continue de conjuguer identité territoriale et innovation économique.