Actualité de l’économie et des entreprises installées dans le département Mayenne : Laval, Chateau Gontier, Mayenne …
Actualité de l’économie et des entreprises de Mayenne
Le département de la Mayenne, niché au cœur de la région Pays-de-la-Loire, offre un panorama économique qui allie en un même territoire les héritages d’une agriculture de terroir, la force d’un secteur agroalimentaire structuré, la présence de sièges financiers inattendus, et la vitalité d’une industrie diversifiée — plasturgie, mécanique, emballage, transports… À travers le prisme des cent plus grandes entreprises implantées dans le 53, il est possible de dresser un portrait à la fois global et finement ciselé de ses forces motrices, de ses filières phares et de ses enjeux de développement.
1. L’agroalimentaire : le socle historique
1.1. La transformation laitière
En première position du classement, la Société Laitière de Mayenne incarne le cœur battant d’une filière laitière qui irrigue tout le département. Forte de plus de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires et d’environ 150 salariés, cette entreprise collecte le lait de centaines d’éleveurs mayennais et le transforme en produits laitiers variés — laits conditionnés, crèmes, fromages frais et affinés.
1.2. Nutrition animale et coopératives
À ses côtés, Anjou Mayenne Céréales rassemble plus de 2 000 adhérents, collectant et commercialisant céréales, semences et intrants pour la nutrition animale et végétale. Cette coopérative, avec son réseau de silos et de plateformes répartis sur tout le département, génère plus de 120 millions d’euros de ventes et emploie près de 200 collaborateurs. Denkavit France, spécialisée dans la nutrition animale, figure également dans le top 10 avec plus de 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, mettant au point des aliments pour les élevages laitiers et avicoles de la région.
1.3. Conditionnement et emballage
La Mayenne abrite par ailleurs plusieurs champions de l’emballage alimentaire :
Groupe Maine, fabricant de contenants en plastique pour les industries laitières et bouchères, pèse près de 40 millions d’euros de CA et compte 150 salariés.
Bioster, producteur d’ingrédients naturels pour l’agroalimentaire, atteint 6,6 millions d’euros et 12 collaborateurs.
Precigné Thermoformage Industries, spécialiste du thermoformage plastique, réalise plus de 10 millions d’euros avec une équipe de 60 à 80 personnes.
2. Les services financiers et holdings : un vivier de sièges sociaux
Peu connu au regard de sa population modeste, le département concentre un nombre étonnant de sociétés de gestion et de holding, souvent peu consommatrices d’emplois directs, mais capitales pour l’allocation de capitaux :
CIFI SARL et Holding LC2P, chacune générant plus de 200 millions d’euros de CA, orchestrent des participations dans des secteurs aussi variés que l’agroalimentaire, la plasturgie et les services.
JBDC, fort de 135 millions d’euros et d’un résultat net à deux chiffres, propose conseil en stratégie et consolidation de filiales.
D’autres entités comme G.P. Finance, Financière Durand, Maxime Investissements ou Solaris occupent le paysage financier local, permettant à de nombreuses PME mayennaises de financer leur croissance ou leurs opérations de transmission.
Cette concentration de holdings s’explique par un environnement fiscal et réglementaire attractif, couplé à la tradition d’entreprise familiale très ancrée dans les vallées mayennaises.
3. Distribution de gros : caravane logistique
Le commerce de gros reste l’une des locomotives de l’économie mayennaise :
Nortene Home Depot France, implanté à Val-du-Maine, distribue matériaux et équipements pour la jardinerie et le monde rural, générant près de 60 millions d’euros de CA et employant une centaine de salariés.
Établissements Poirier, grossiste spécialisé multi-produits, atteint 4 millions de CA avec 15 salariés, illustrant la diversité des formats de distribution.
Meubles Monnier Distribution, concessionnaire de grandes marques de mobilier, dégage 5 millions d’euros sur le département.
Des acteurs comme Mayenne Buro, fournisseur de fournitures de bureau, ou Kam Europe, grossiste généraliste, complètent cette chaîne de distribution.
Ces entreprises, souvent issues de PME locales, ont su grandir grâce à des stratégies d’expansion prudentes, privilégiant la densification régionale avant de lorgner vers les marchés nationaux.
4. Industrie et fabrication : plasturgie, mécanique, métallerie
4.1. Plasturgie et caoutchouc
La plasturgie demeure un pilier industriel :
Groupe Maine (déjà cité en agroalimentaire) intervient également pour l’industrie mécanique et l’automobile.
CLAROPLAST SAS, fabricant de pièces plastiques techniques, affiche un CA de plus de 6 millions d’euros et 20 salariés.
WL Welded Liners, spécialiste des revêtements plastiques sur pièces métalliques, approche 7 millions d’euros, avec une quinzaine de collaborateurs.
Appliplast Technologies tire parti de ses moules de haute précision pour la plasturgie industrielle (6,5 millions d’euros).
4.2. Métallurgie, chaudronnerie et fonderie
La métallurgie et la chaudronnerie occupent une place de choix :
RP R.Pons, fabricant de machines-outils et d’équipements industriels, réalise plus de 10 millions d’euros avec 60 à 80 employés.
MCS Mécanique Chaudronnerie Serrurerie, acteur plus modeste, emploie une quinzaine de techniciens pour des opérations de haute technicité (1,2 million d’euros).
Metal Structures, avec 6 millions de CA, produit des charpentes et ossatures métalliques pour le BTP.
Ces entreprises se placent généralement en sous-traitance de grands donneurs d’ordres régionaux et nationaux, contribuant à la robustesse du secteur.
5. BTP et construction spécialisée
Le secteur de la construction et du second œuvre se répartit entre grandes entreprises et artisans spécialisés :
Eiffage Rail Express, filiale d’Eiffage, réalise près de 1,1 million d’euros de CA sur le génie civil ferroviaire local.
Société A. Pro Hygiène, spécialiste de la plomberie et de la maintenance sanitaire, emploie une vingtaine de salariés pour 5 millions d’euros de CA.
Des artisans comme JSMaxina (électricité) et SAM’Aide (services de nettoyage et d’intendance) témoignent de la diversité de l’offre de services liés aux chantiers.
6. Transports et logistique : desserte territoriale
La Mayenne, traversée par l’A81 et desservie par la ligne ferroviaire Paris–Rennes, bénéficie de services de transport et de logistique adaptés :
T Force+, société de transport routier, affiche plus de 1 million d’euros de CA et dessert l’axe Rennes–Nantes.
Batteries Expert, garagiste poids lourds, réalise 1,1 million d’euros de CA et assure la maintenance de flottes locales.
Des acteurs de la messagerie et de la logistique légère, comme Top Pilote et Scoad, maximisent la mutualisation des flux.
7. Santé, médico-social et services à la personne
Le vieillissement démographique renforce le poids du secteur :
Mayenne Poids Lourds, outre son activité automobile, équipe également les services de transport médicalisé.
De nombreuses SAD (Services d’Aide à Domicile), bien que hors classement, contribuent à un maillage complet d’accompagnement des seniors.
Les laboratoires d’analyses médicales, cabinets de radiologie et centres de soins de proximité génèrent plus de 20 millions d’euros de CA cumulés.
8. Commerce et distribution grand public
Les enseignes de commerce de détail et franchises nationales côtoient des structures locales :
Les Arches de Mayenne, restaurant-brasserie emblématique, emploie une cinquantaine de personnes pour 3,8 millions de CA.
Hold’YL et Mayenne, sociétés immobilières et de services, développent des projets commerciaux et mixtes en centre-ville.
Les circuits courts (« à la ferme ») et épiceries spécialisées bénéficient d’un regain d’intérêt pour les produits locaux, stimulant de petites entreprises souvent invisibles mais dynamisant le territoire.
9. Tourisme et patrimoine
Le tourisme, porté par les châteaux, les bords de l’Oudon et la forêt de Loiron, repose sur :
Des campings labellisés et gîtes ruraux (souvent en micro-entreprise),
Des offices de tourisme,
Des prestataires d’activités de pleine nature (canoë, accrobranche),
Quelques PME d’événementiel local (festivals de musique, foires agricoles).
Bien que ces acteurs ne figurent pas systématiquement dans le top 100, ils constituent un pilier de l’économie mayennaise saisonnière.
10. Enjeux et perspectives
10.1. Formation et attractivité
Le département doit faire face à une pénurie de techniciens spécialisés en plasturgie, chaudronnerie et agroalimentaire. Le développement des formations en apprentissage, via le CFA interconsulaire et les lycées professionnels de Laval et Mayenne, est stratégique.
10.2. Transition écologique et énergies renouvelables
L’essor de la méthanisation agricole (Biogaz Mayenne), le développement de parcs solaires en toitures et la couverture des réseaux de chaleur (Mayenne Métropole) sont des leviers pour atteindre les objectifs bas-carbone 2050.
10.3. Numérisation et interconnexion
La généralisation de la fibre optique en zones rurales et l’émergence d’espaces de coworking à Laval et Château-Gontier favorisent le télétravail et l’installation de jeunes entrepreneurs.
10.4. Cohésion territoriale
Pour répondre à l’enjeu du désenclavement, le renforcement des liaisons ferroviaires Laval–Rennes et Laval–Angers, ainsi que le soutien aux mobilités douces (véloroutes, covoiturage), sont indispensables.
Conclusion
Le département de la Mayenne révèle, à travers ses cent plus grandes entreprises, une économie profondément enracinée dans son terroir — agroalimentaire, plasturgie, coopératives agricoles — tout en accueillant un nombre surprenant de sièges financiers et de holdings. L’industrie mécanique, la distribution de gros, le BTP et les services à la personne complètent ce portrait d’un territoire à la fois traditionnel et tourné vers l’innovation. Face aux défis du renouvellement des compétences, de la transition écologique et de la cohésion territoriale, la Mayenne dispose d’un socle d’entreprises solides et engagées, capables de conjuguer qualité de vie rurale et développement économique durable.