Actualité Economie & Entreprises en Pays de la Loire
Actualité de l’économie et des entreprises installées en région Pays de la Loire : Loire Atlantique, Maine et Loire, Mayenne, Sarthe, et Vendée.
Actualité de l’économie et des entreprises en Pays de la Loire
Le paysage économique des Pays de la Loire se caractérise par une étonnante complémentarité entre géants nationaux et entreprises régionales, secteurs industriels et services, agriculture de pointe et logistique structurée. Avec près de 3,8 millions d’habitants répartis sur cinq départements (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe, Vendée), la région a su bâtir un tissu d’entreprises solide : de la distribution de gros à l’industrie navale, de l’agroalimentaire au BTP, en passant par la finance, le transport, les services et la transition énergétique. À partir du classement des 100 plus grandes entreprises ligériennes, nous dressons un portrait économique à la fois global et détaillé, en multipliant les références aux acteurs essentiels de chacune des filières.
1. Distribution et commerce de gros : la colonne vertébrale régionale
Au sommet de la hiérarchie figurent plusieurs champions de la distribution professionnelle, qui irriguent non seulement la région mais tout l’Hexagone :
Société LDC (6,20 Md € de CA, 20–49 salariés), groupe leader mondial des plats cuisinés à base de poulet (Bocuse, LDC Poultry, Jean Rozé).
Terrena (5,50 Md €, 1 000–1 999 salariés), coopérative agricole majeure, agro-industriel et distributeur de fourrages, graines et fertilisants.
AS 24 (4,15 Md €, 100–199 salariés), réseau d’approvisionnement en carburants pour poids lourds (TotalEnergies Proxi).
Groupe Lactalis (3,55 Md €, siège sans salarié local), via ses filiales LF Lactalis Fromages (1,31 Md €, 200–249 salariés) et L.N.U.F. – Marques Lactalis Nestlé Ultra-Frais (803 M €, 1 000–1 999 salariés), fait des Pays de la Loire la première région laitière de France.
Atlantic Société Française de Développement Thermique (3,26 Md €, 1–2 salariés), champion de la production et distribution de solutions de chauffage et de climatisation.
S’y ajoutent des acteurs comme SCA Ouest (1,99 Md €, 500–999 salariés) pour l’approvisionnement agricole, Bunge France (1,36 Md €), Lactel (644 M €), Cavac (1,40 Md €) ou Éurial Lait (1,75 Md €), qui font du secteur du négoce et de la distribution alimentaire le fer de lance de l’emploi intérimaire et permanent.
2. Services financiers, holdings et conseil : pilotage et investissements
La présence de nombreuses holdings et sociétés de gestion de participations met en lumière une expertise financière dense :
ROX Invest SA (2,33 Md €, 1–2 salariés), pôle financier du groupe familial GCA, reprend et structure des ETI dans le Grand Ouest.
Groupe Dubreuil (3,16 Md €, 1 salarié), derrière des filiales comme Air Caraïbes, gère un portefeuille diversifié de transport, énergie et hôtellerie.
GCA Investissements (1,62 Md €, 3–5 salariés) et ST Finances (1,58 Md €, siège non salarié) apportent capital et expertise aux PME locales.
DMD (Setter, 578 M €, 20–49 salariés), Mousset Participations (385 M €), Mozart Holding et autres renforcent la capacité de la région à porter des opérations de fusion-acquisition et de restructuration.
Ces sociétés, souvent concentrées sur Nantes et Angers, contribuent à la consolidation et à la compétitivité des entreprises ligériennes.
3. Agroalimentaire et nutrition : un leadership national
Au-delà de la distribution, l’industrie agroalimentaire combine grands noms et PME de spécialité :
Manitou BF (2,87 Md €, 2 000–4 999 salariés), bien que fabricant de chariots élévateurs, est historiquement ancré dans la zone de Sèvre et Maine où la machine agricole accompagne l’agriculture locale.
Chantiers de l’Atlantique (2,77 Md €, 2 000–4 999 salariés), leader mondial de la construction navale, illustre la complémentarité entre agro-industrie portuaire et industrie lourde.
Les filières laitières comptent LDC Sable, Fleury Michon, Arrivé, Galliance Distribution, SICA Laita : autant d’entités qui transforment et conditionnent les produits laitiers et carnés, du bocage vendéen aux élevages de Mayenne.
Maisons du Monde (1,28 Md € de CA, 6–9 salariés) et LF Lactalis Fromages (1,31 Md €, 200–249 salariés) montrent la convergence entre lifestyle, décoration et alimentation, via un réseau multicanal.
À côté de ces poids lourds, des entreprises comme Elivia (1,14 Md €), Eurial Ingredients et Nutrition (385 M €), et des start-ups d’agritech complètent un écosystème tourné vers l’innovation agroalimentaire et la sécurité sanitaire.
4. Transport, logistique et entreposage : une façade maritime efficace
Grâce à ses ports de Nantes-Saint-Nazaire et Saint-Nazaire, la région est un hub logistique stratégique :
Schenker France (1,82 Md €, 5 000–9 999 salariés) et Dachser France (816 M €, 2 000–4 999 salariés) assurent l’affrètement et la logistique internationale.
U-Logistique (872 M €, 5 000–9 999 salariés) et DB Schenker Logistics complètent un dispositif multimodal : maritime, fluvial, ferroviaire et routier.
Scania France (1,18 Md €, 1 000–1 999 salariés) et L.B.C. (Expressions, messagerie) tirent parti du réseau routier pour la distribution régionale.
Les plates-formes d’entreposage de type CAPELLE et CMA CGM Logistique, bien qu’elles ne figurent pas toujours dans le top 100, sont les pivots invisibles de cette fluidité logistique.
5. Construction et BTP : bâtir l’avenir urbain et rural
La modernisation des infrastructures et le renouvellement urbain portent un secteur BTP robuste :
Bouygues Bâtiment Grand Ouest (412 M €, 1 000–1 999 salariés) et Réalités (402 M €, 200–249 salariés) mènent les grands chantiers de logements et bâtiments publics.
Possible (réseaux humides, 350 M €), EJL Groupe, Herige (835 M €, 20–49 salariés) et Cougnaud Construction (hors top 60) interviennent sur les zones d’activités Picot, Technopole, etc.
Les PME locales — Sdev, Cegelec Atlantique, SYNERGI — assurent les lots techniques (courant fort, climatisation, électricité).
La montée en puissance de la rénovation énergétique et la couverture des zones rurales en fibre optique sont portées par ces entreprises, en partenariat avec les collectivités et Engie Solutions.
6. Énergie, environnement et économie circulaire
La région entend afficher une trajectoire bas-carbone, portée par :
Séché Environnement (1,19 Md €, 20–49 salariés), spécialisée dans le traitement des déchets industriels.
Groupe Séché (1,09 Md €, 3–5 salariés) et Fleury Michon LS (785 M €, 2 000–4 999 salariés : recyclage agro-industriel).
Mint, Urbasolar, Voltalia (implantation active) pour les renouvelables : solaire, biomasse, hydro.
Les politiques régionales soutiennent ces projets par des subventions et des partenariats avec des laboratoires universitaires, notamment l’IMT Atlantique et l’Université de Nantes.
7. Services aux entreprises et innovation
Le secteur tertiaire intègre :
RCM (1,71 Md €, activités de soutien), Pasquier (942 M €, siège de siège social), Lacroix Group (761 M €) et BENETEAU (1,51 Md €, bureaux de conception), confirmant la place du conseil, de l’ingénierie et de la R&D en Pays de la Loire.
Des pépinières (Nantes Atlantique, La Roche-sur-Yon) et la French Tech Nantes encouragent les start-ups de la mer (blue economy), de la MedTech et de l’AgroTech.
L’effervescence se manifeste par des salons (Sima, Space, Shipyard), catalyseurs de partenariats entre grands groupes et PME locales.
8. Santé humaine, médico-social et social
Le secteur de la santé représente un poste d’emploi majeur :
L.N.U.F. Santé (736 M €, 250–499 salariés), gestion d’établissements médico-sociaux.
ELIVIA, au double visage agro-alim et services à l’hôpital : maintien à domicile, restaurants d’entreprise.
Les laboratoires (Cerballiance, Biogaran), les cliniques privées et EHPAD locaux (hors top 100) composent un maillage de soin essentiel, particulièrement dans la Vallée du Loir et la presqu’île guérandaise.
9. Tourisme, hôtellerie, culture
Au rayonnement maritime s’ajoutent :
Des groupes hôteliers comme Accor, Belambra, Pierre & Vacances (non listés localement mais omniprésents sur la façade atlantique).
Des PME de restauration (Les Machines de l’Île à Nantes, Le Louvre à Angers), des guides et des OTP (Offices de Tourisme Pays de la Loire).
La richesse patrimoniale (châteaux, musique, gastronomie) s’appuie sur un réseau d’artisans et de prestataires événementiels, souvent invisibles des classements financiers, mais indispensables à l’attractivité.
10. Enjeux et perspectives
Compétences et formation : les bassins d’emploi de Nantes, Angers, Le Mans doivent maintenir des passerelles vers les CFA et universités pour répondre aux besoins des 30 000 postes non pourvus dans le numérique, la santé et l’industrie.
Innovation et attractivité : valoriser l’AgriTech, la Blue Economy, la MedTech ; renforcer le haut débit pour le télétravail.
Cohésion territoriale : réduire les disparités entre littoral et bocage, soutenir les PME rurales via des dispositifs fiscaux et de formation itinérante.
Conclusion
Le portrait économique des Pays de la Loire, vu à travers ses cent plus grandes entreprises, révèle une région où la convergence de la distribution de gros (Société LDC, Terrena, AS 24), de l’industrie agro-alimentaire (Groupe Lactalis, LDC, Eurial), du BTP (Bouygues Bâtiment, Réalités), du transport (Schenker, Dachser), des services financiers et de l’énergie façonne une mosaïque à la fois solide et innovante. S’y ajoutent les filières tertiaires, la santé, le tourisme et l’économie culturelle, dont la densité et la complémentarité garantissent une résilience notable. Les défis de la formation, de la transition énergétique, de l’attractivité territoriale et de la cohésion urbaine-rurale appellent à une mobilisation concertée des acteurs publics et privés, pour que la région continue de marier qualité de vie et performance économique.