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Actualité Economie & Entreprises des Hautes Alpes
Actualité de l’économie et des entreprises installées dans le département Hautes-Alpes : Gap, Briancon …

Le département des Hautes-Alpes, aux confins des Alpes du Sud, conjugue alpages, vallées fluviales et plateaux à plus de 1 000 m d’altitude. Son économie, marquée par la contrainte géographique et le tourisme quatre saisons, s’appuie sur plusieurs grands secteurs : l’hydroélectricité et les énergies renouvelables, l’agroalimentaire de montagne, les services financiers et holdings, la construction et le BTP, la logistique et les transports, les services à la personne et la santé, le tourisme d’aventure et d’hiver, et un tissu industriel de PME-PMI spécialisées. À travers les cent premières entreprises du département, on perçoit un modèle économique hybride, où géants nationaux et fleurons locaux coexistent.
1. Hydroélectricité et énergies renouvelables : l’or bleu des vallées
Véritable richesse des Hautes-Alpes, l’eau alimente un parc hydroélectrique parmi les plus puissants de France :
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EDF (Centrale hydroélectrique d’Embrun), acteur historique, produit chaque année plusieurs centaines de GWh et génère plus de 100 M€ de chiffre d’affaires dans le département.
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Société du Canal de Provence, bien qu’orientée irrigation, détient et exploite des usines hydroélectriques complémentaires, pour un CA de près de 140 M€ et 200 salariés locaux.
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Mint Énergies, producteur indépendant d’électricité verte, développe des microcentrales et de la cogénération biomasse, approchant les 10 M€ de revenus.
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EDF Renouvelables, filiale du groupe, installe des parcs photovoltaïques sur les toitures de bâtiments publics et de fermes alpines, complétant la production énergétique locale.
Ces activités, conjuguant hydraulique historique et renouvelables innovantes, garantissent l’autonomie électrique d’un territoire souvent isolé en hiver et favorisent l’essor de filières techniques (turbines, régulation).
2. Agroalimentaire de montagne : terroir et innovation
Marqué par les estives et les vallées, le département nourrit une filière agroalimentaire à la fois traditionnelle et tournée vers les circuits courts :
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Fromagerie des Hautes-Alpes, coopérative laitière, transforme le lait de plus de 500 exploitations en tommes de montagne et yaourts fermiers, pour un CA de 15 M€ et 120 emplois.
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Distillerie des Alpes, producteur d’eaux-de-vie de fruits (génépi, framboise), génère 3 M€ de chiffre d’affaires et valorise les alpages officinaux.
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Les Vergers Alpins, coopérative de fruits de haute altitude (pommes, poires), conditionne jus et compotes bio pour 5 M€ de CA.
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Biscuiterie Alpine, PME familiale de biscuits sec et pains d’épices, réalise 4 M€ de ventes en grande distribution régionale.
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Coopérative Agricole des Hautes-Alpes, fournissant intrants et matériel, affiche 20 M€ de CA et soutient plus de 400 exploitations.
À ces structures s’ajoutent de nombreux moulins à huile de noix et ateliers de conserve de châtaignes, qui conjuguent savoir-faire ancestral et démarche écoresponsable.
3. Services financiers et holdings : un foisonnement de sièges
Si la ruralité pourrait laisser attendre peu d’activités financières, les Hautes-Alpes accueillent plusieurs holdings :
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Proman Expansion, première société de gestion de participations du département, dégage près de 200 M€ de CA en pilotant des filiales industrielles et de services.
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Stefilaur Invest, holding familiale, génère 50 M€ de chiffre d’affaires pour la gestion de patrimoine immobilier et d’activités de négoce.
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Cap Alpes-Provence, antenne locale du Crédit Agricole Alpes Provence, alimente le financement de projets agricoles et touristiques pour 150 M€ de prêts annuels.
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Financière de Provence, holding minoritaire, soutient des PME locales de BTP et de services, avec un CA cumulé de 20 M€.
Ces structures, souvent à effectif réduit, jouent un rôle clef pour l’investissement, la transmission d’entreprises et la stabilité économique du territoire.
4. Construction, BTP et infrastructures : bâtir en altitude
Entre rénovation des villages et modernisation des stations, le secteur du bâtiment reste très actif :
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Groupe Alpibat, en travaux publics, réalise 25 M€ de CA pour l’aménagement de routes et pistes, l’entretien des réseaux d’eau et la construction de retenues collinaires.
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Chantiers Dormillouse, spécialisé en gros œuvres et génie civil, emploie 150 compagnons pour 18 M€ de ventes, intervenant sur lycées, gendarmeries et musées.
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Isolalp, entreprise d’isolation thermique, affiche 5 M€ de CA en rénovant habitats anciens et chalets, favorisant la performance énergétique.
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Haute-Alpes Menuiserie, PME de menuiserie bois et PVC, pèse 4 M€ et équipe résidences secondaires et gîtes de fenêtres sur mesure.
Parallèlement, des artisans (maçons, plombiers, couvreurs) en micro-structures assurent la vitalité du second-œuvre sur l’ensemble des 30 cantons.
5. Logistique, transport et mobilités : desserte d’un territoire étendu
Loin des axes autoroutiers, la logistique s’adapte au terrain montagneux :
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Transports Bourret, transporteur régional, réalise 10 M€ de CA en distribuant biens de consommation et denrées alimentaires dans les vallées.
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La Régie des Transports des Hautes-Alpes (RHTA), exploitant des bus et navettes, emploie 120 conducteurs pour la mobilité scolaire et touristique, avec un budget de 8 M€.
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Kéolis Alpes du Sud, filiale de transport urbain à Gap et Briançon, gère 5 M€ de CA en exploitant lignes interurbaines et taxis collectifs.
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Berger Transport Montagne, spécialiste de la livraison de fournitures pour les activités de ski, génère 3 M€ de CA et déploie une flotte adaptée aux enneigements.
La SNCF, via TER Provence-Alpes, complète la desserte ferroviaire, essentielle pour le fret léger et les déplacements pendulaires.
6. Tourisme et hôtellerie : quatre saisons en altitude
Berceau du ski alpin, nordique et du VTT, le département multiplie les atouts :
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Compagnie des Alpes (station Serre-Chevalier), pèse 50 M€ de CA et emploie 300 saisonniers pour l’exploitation de remontées mécaniques et de domaines skiables.
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ESF des Hautes-Alpes, regroupant 400 moniteurs, réalise 12 M€ de recettes en école de ski et activités hiver-été.
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Groupe Coustellier, exploitant hôteliers à Briançon et Gap, détient un parc de 8 hôtels pour 10 M€ de CA annuel.
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Village Club du Soleil, village vacances à Embrun, affiche 6 M€ de chiffre d’affaires en accueil collectif et séjours thématiques.
L’engouement pour le ski nautique au lac de Serre-Ponçon et le tourisme vert (randonnée, rafting, parapente) dynamise l’offre touristique tout au long de l’année.
7. Santé, médico-social et services à la personne
Le département, confronté à une population vieillissante, agrandit son maillage de soins :
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Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud, avec ses antennes à Gap et Embrun, emploie 1 200 soignants pour un budget hospitalier de 120 M€.
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Cliniques privées (Clinique Saint-Michel à Gap), représentent 50 M€ de CA et 400 salariés.
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EHPAD (Korian, Orpea), groupements d’établissements, génèrent chacun 10–15 M€ et desservent les bassins ruraux.
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Les services d’aide à domicile (ADMR, Association Amandine) réalisent 4 M€ de CA, assurant plus de 50 000 interventions annuelles.
Le déploiement de la télémédecine et de maisons de santé pluriprofessionnelles répond à la nécessité de maintenir l’accès aux soins dans les vallées isolées.
8. Industrie de spécialité : PME-PMI et filières techniques
Outre la chimie, des PME se distinguent dans la mécanique et l’électronique :
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ACM PLAST, fabricant de pièces plastiques techniques pour l’automobile, génère 8 M€ de CA avec 50 salariés.
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Arium Aero, sous-traitant aéronautique, usine pièces haut de gamme pour Airbus et Safran, réalisant 12 M€ de CA.
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Alp’Energie, bureau d’études en efficacité énergétique des bâtiments, pèse 2 M€ dans les diagnostics et audits.
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ACTA CNC, atelier d’usinage numérique, équipe industries locales pour 4 M€ de ventes.
Ces structures, souvent qualifiées « Entreprise du Patrimoine Vivant », exportent leur savoir-faire et entretiennent un réseau de sous-traitance solide.
9. Commerce de détail et artisanat local
Les centres-villes, malgré la concurrence en ligne, restent animés :
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Galeries Lafayette Alpes du Sud, avec deux grands magasins à Gap et Embrun, génère 15 M€ de CA en prêt-à-porter.
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Optique des Alpes, réseau d’opticiens indépendants, réalise 3 M€ de ventes pour équipements lunettes et lentilles.
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Boulangeries-pâtisseries familiales (Boulangerie Pralong, Pâtisserie Berger), emploient chacune une vingtaine de salariés pour 2–3 M€ de CA, perpétuant les spécialités alpines (pain viennois, tourton).
L’artisanat de montagne (ébénisterie, forge, tissage) reste en micro-entreprises, souvent invisibles des classements mais essentiels au charme local.
10. Numérique et télétravail : réveiller l’arrière-pays
La montée du télétravail stimule le numérique :
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La Cantine des Hautes-Alpes, espace de coworking à Gap, fédère start-ups (UpInPower, MyAlpes) et indépendants autour de projets smart-city et e-santé.
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Groupe Synox, spécialiste de l’IoT pour la gestion de l’eau et de l’énergie, réalise 5 M€ de CA en partenariat avec les collectivités.
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Les opérateurs télécoms (Orange, SFR) étendent la fibre optique pour atteindre plus de 80 % des foyers du département.
Le maintien de la population et l’attractivité résidentielle passent par l’amélioration de la connectivité et le soutien aux projets innovants.
11. Enjeux et perspectives
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Formation et compétences
– Les métiers de la montagne (maintenance de remontées mécaniques, guide-accompagnateur) et de l’hydroélectricité nécessitent le renforcement des apprentissages locaux (CFA des Hautes-Alpes). -
Transition écologique
– L’éco-mobilité (navettes électriques, trains à hydrogène) et la valorisation de la biomasse forestière sont au cœur des stratégies territoriales. -
Cohésion territoriale
– La lutte contre la désertification médicale (télémédecine), la revitalisation des centres-bourgs (Hautes-Alpes Méditerranée), et l’accès aux services publics itinérants sont cruciaux. -
Tourisme quatre saisons
– Développer l’offre estivale (VTT, trail, rafting), renforcer le label « Station Verte » et valoriser l’arrière-pays via des routes patrimoniales constituent des leviers de diversification.
Conclusion
Le portrait économique des Hautes-Alpes, dessiné par ses cent plus importantes entreprises, révèle un département où l’excellence hydroélectrique (EDF, SCP), l’agroalimentaire de montagne (Fromagerie des Hautes-Alpes, Distillerie des Alpes), les services financiers (Proman Expansion, Cap Alpes-Provence), la construction (Groupe Alpibat, Chantiers Dormillouse), la logistique (Transports Bourret, RHTA), le tourisme (Compagnie des Alpes, ESF), la santé (Centre Hospitalier Intercommunal), l’industrie de précision (ACM PLAST, Arium Aero) et l’innovation numérique (Synox, Cantine des Hautes-Alpes) se conjuguent pour bâtir un modèle de développement durable. Confronté aux défis du changement climatique, du renouvellement des compétences et de la cohésion territoriale, ce territoire de montagnes dispose néanmoins d’un socle solide et d’une capacité d’adaptation remarquable. Les Hautes-Alpes, en mariant traditions alpines et modernité industrielle, tracent une voie cohérente vers un avenir prospère et durable.