Actualité Economie & Entreprises du Maine et Loire
Actualité de l’économie et des entreprises installées dans le département Maine-et-Loire : Angers, Cholet, Saumur, Segré en Anjou Bleu …
Actualité de l’économie et des entreprises du Maine-et-Loire
Le département de Maine-et-Loire, ancré au cœur de l’ancien comté d’Anjou, constitue un territoire économique dynamique, où se mêlent filières traditionnelles – agriculture, agroalimentaire, imprimerie – et secteurs de pointe – mécanique, ascenseurs, plasturgie, services financiers. À travers l’analyse des cent plus grandes entreprises implantées dans le 49, on peut dégager plusieurs grands ensembles : les activités de siège et holdings, le commerce de gros, l’agroalimentaire, l’industrie de la construction et de l’équipement, la plasturgie et le bois, l’emballage-carton, la mécanique-ascenseurs-manufacture, la chimie-froid, l’automobile-mobilité, l’imprimerie-édition, la santé et le médico-social, la distribution de détail, l’hôtellerie-restauration et, enfin, la transition énergétique. Voici un portrait détaillé de l’économie angevine, cité à l’appui des principaux acteurs locaux.
1. Sièges sociaux et activités financières : pilotage de groupes nationaux
En tête de la pyramide économique figurent plusieurs sociétés exerçant en tant que sièges sociaux ou holdings de participations, dont l’influence s’exerce bien au-delà des frontières départementales :
Pasquier, groupe agroalimentaire devenu géant de la boulangerie industrielle, réalise près de 943 M€ de chiffre d’affaires et emploie 200-249 salariés sur son site angevin. Son siège orchestre l’expansion de marques comme Brioche Pasquier, Délices de France ou Mousline.
CMAI Holding, structure de conseil en gestion de participations, dégage 186 M€ de CA avec un effectif léger, reflétant son rôle de tête de groupe pour plusieurs PME spécialisées dans l’aménagement d’intérieurs professionnels.
Bodet SA, leader mondial des horloges et systèmes de gestion du temps, pèse 135 M€ et compte 50-99 collaborateurs ; son siège à Cholet pilote à la fois la R&D et l’export vers plus de 100 pays.
À côté de ces acteurs, Serene Investissements, Sirejol Investissements et Modaction interviennent discrètement mais efficacement dans l’allocation de capitaux, la fusion-acquisition et le financement de PME industrielles et de services.
Ces holdings démontrent la capacité du Maine-et-Loire à attirer et à conserver des centres de décision de haut niveau, capables de coordonner des déploiements tant nationaux qu’internationaux.
2. Commerce de gros : l’ossature des flux régionaux
Le négoce en gros constitue le premier employeur privé non-agricole du département, avec plusieurs acteurs de taille mondiale ou nationale :
Larivière, au deuxième rang, réalise 543 M€ de CA et emploie 500-999 salariés pour la distribution de matériaux de construction et de bricolage dans tout l’Ouest de la France.
C API Cooperative Agricole du Pays de Loire (CAPL), coopérative de filières cérérales et oléagineuses, affiche 263 M€ de ventes, fournissant intrants et services aux agriculteurs.
Dalkia Froid Solutions, filiale du groupe EDF spécialisée dans la réfrigération industrielle, totalise 203 M€ de CA et intervient auprès des industriels agroalimentaires et de la logistique du frais.
Brioche Pasquier Cerqueux, bien qu’adossée à Pasquier, gère spécifiquement la distribution en gros de produits de boulangerie vers CHR et grande distribution, pour 136 M€ de CA et 250-499 salariés.
Des enseignes comme Martin Heulin, négociant en matériel de cuisine professionnelle, et Denkavit France, fournisseur d’aliments pour bétail, complètent cet écosystème de distribution pluridisciplinaire.
Ce réseau de grossistes irrigue l’ensemble du territoire : zones rurales, villes moyennes (Saumur, Cholet, Segré) et agglomération angevine, structurant ainsi les flux logistiques régionaux.
3. Agro-alimentaire : du terroir à l’industrie
Le département s’enorgueillit de ses traditions culinaires, soutenues par une industrie de transformation puissante :
Brioche Pasquier, dont l’usine historique d’Angers figure parmi les plus grandes lignes de production de viennoiseries d’Europe, réalise 943 M€ dans le cadre de son activité de boulangerie industrielle.
Denkavit France, acteur majeur de la nutrition animale, fournit aliments et solutions de production aux exploitations laitières et avicoles, avec 265 M€ de CA et 100-199 salariés.
SCA Ouest, coopérative laitière, collecte le lait de plus de 1 000 fermes angevines et le transforme en produits frais (beurres, crèmes, fromages), pour un poids économique supérieur à 200 M€.
Les PME de spécialité ne sont pas en reste : Ceriance, fabricant d’additifs pour l’épicerie fine, Evelia, traiteur industriel, ou Quercy Réfrigération, installateur de chambres froides, participent à la valeur ajoutée locale.
Les synergies entre coopératives, sociétés de transformation et grossistes garantissent une intégration complète de la filière, du prairial au rayon de supermarché.
4. Construction d’équipements et travaux publics
Le Maine-et-Loire abrite plusieurs champions de la construction industrielle et des travaux publics :
TK Elevator France, leader mondial de la fabrication et de la maintenance d’ascenseurs et escaliers mécaniques, affiche 329 M€ de CA et 1 000-1 999 salariés sur son site angevin.
Aludium France, spécialisé dans l’aluminium extrudé et laminé, contribue à des projets d’habitat, de transport et d’énergie, avec 40 M€ et 50-99 collaborateurs.
Groupe Boyer SA, fournisseur de matériaux pour le second œuvre, pèse 135 M€ de CA et équipe les chantiers régionaux.
Batistyl Menuiseries, fabricant de menuiseries métalliques, dégage 87 M€ avec 250-499 salariés pour des réalisations publiques et privées.
Par ailleurs, des acteurs comme Dalkia Froid Solutions et EPC Demosten assurent l’intégration énergétique et la signalétique, complétant la chaîne d’équipement des infrastructures.
5. Plasturgie, bois et emballage-carton
L’industrie du plastique et du bois se déploie autour de spécialistes régionaux :
Carpenter SAS, usine de production de pièces caoutchouc-plastique, bénéficie d’un carnet de commandes international pour ses 60 M€ de CA et ses 250-499 salariés.
Etablissements Sogal, qui rétrofitte camions frigorifiques et utilitaires, génère 92 M€ de CA et emploie 250-499 collaborateurs.
DS Smith Packaging Durtal, filiale du groupe cartonier Dainty, réalise 90 M€ en production de carton ondulé pour l’agroalimentaire et l’e-commerce, avec 100-199 salariés.
CTD, imprimerie-cartonnerie, et Actipack, fabricant d’emballages plastiques, complètent ce panorama du conditionnement.
Ces entreprises capitalisent sur les atouts logistiques du département – accès autoroutier, proximité des ports de Nantes-Saint-Nazaire – pour servir grandes marques et fournisseurs de la région.
6. Chimie, fonderie et métallurgie
Plusieurs sites ligériens sont reconnus dans la chimie de spécialité et la fonderie :
Zach Systems, usine chimique implantée près d’Angers, fabrique résines et adhésifs pour l’industrie du bois, avec 67 M€ de CA et 200-249 salariés.
Lepine, spécialiste du traitement de surface, assure le finissage de pièces métalliques pour l’aéronautique et l’automobile.
Constellium Montreuil-Juigné, unité d’extrusion d’aluminium de précision, pèse 83 M€ avec 200-249 salariés pour des applications de transport et de bâtiment.
La complémentarité entre chimie, fonderie et métallurgie confère au département une forte intensité industrielle, tout en générant un important flux d’exportations.
7. Automobile, distribution auto et mobilité
Le secteur de l’automobile se manifeste à travers la distribution et les services associés :
TKEliance SA, filiale de distribution de pièces détachées, réalise 115 M€ de CA et emploie 200-249 salariés.
Saga Angers et Société Automobile Choletaise, concessionnaires multis marques, pèsent respectivement 79 M€ et 78 M€, répondant à la demande d’un parc de plus de 400 000 véhicules.
Olive Auto, PME de customisation et pose d’équipements (barres de toit, remorques, homologations), complète l’offre en mobilité.
Les enjeux de l’électrification et de la mobilité partagée stimulent la modernisation des concessions et des réseaux de maintenance.
8. Imprimerie-édition et communication
L’Anjou conserve des fleurons de l’imprimerie :
L’Adresse SA, groupe de services à la communication, génère 45 M€ de CA, tandis que L’Etoile de Normandie, filiale de presse régionale, équipe le département en titres locaux.
IPSO Print, spécialiste du packaging flexible, imprime étiquettes et films pour l’agroalimentaire, avec un effectif de 50-99 salariés.
Les ateliers de conception graphique et d’édition numérique, tels que Alter Public, se positionnent sur le marketing territorial et l’évènementiel.
Le numérique bénéficie d’investissements croissants dans les sites d’Angers Technopole et d’Innovation Park.
9. Santé humaine, médico-social et services à la personne
Le secteur de la santé et du médico-social pèse lourd :
Hôpital Privé d’Angers (Groupe Capio), emploie plus de 1 000 soignants pour un CA de 120 M€.
Inouw (Laboratoires BPI Santé), investit en biotechnologies et génère 30 M€ via prescripteurs et e-santé.
Les EHPAD du groupe Medica et les services d’aide à domicile (A2micile, ADHAP Services) offrent plus de 3 000 emplois non délocalisables.
En dépit du vieillissement de la population, le département maintient un accès aux soins performant grâce à la coopération public-privé.
10. Tourisme, vin et événementiel
L’Anjou, renommé pour ses vignobles et son patrimoine, s’appuie sur :
Béraudier, organisateur de salons et foires, anime plusieurs milliers d’exposants chaque année.
Domaine des Hauts de Loire, relais et châteaux, propose hébergement de charme et conférences œnologiques.
Des PME d’événementiel (soirées de dégustation, circuits oenotouristiques) et des offices de tourisme structurent l’offre.
Le tourisme assure une activité saisonnière importante, notamment autour de Saumur, Angers et les coteaux viticoles de Savennières.
11. Transition écologique et énergies renouvelables
Au cœur de la stratégie bas-carbone, plusieurs acteurs innovent :
Dalkia Froid Solutions, déjà évoqué, modernise les centrales de froid en exploitant en cogénération la chaleur fatale.
Mint Énergies et Engie Solutions Ouest, spécialistes de la production biomasse, alimentent réseaux de chaleur urbains.
Des coopératives agricoles testent la méthanisation (Biogaz Anjou), tandis que des start-ups, hébergées à Angers Entreprises, développent capteurs solaires et micro-réseaux intelligents.
Cette dynamique répond aux objectifs régionaux de réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
12. Enjeux et perspectives
Compétences et formation La région pâtit d’une pénurie de profils qualifiés en mécanique de précision, plasturgie et data-science. Le renforcement des partenariats entre CFA, lycées techniques (Lycée Chevrollier, Lycée Livet) et universités (Université d’Angers, Polytech Angers) est impératif.
Numérisation et attractivité L’essor du télétravail, accéléré par la crise sanitaire, appelle au déploiement généralisé de la fibre optique et au soutien des tiers-lieux (Angers Digital Center, La Ruche) pour attirer les jeunes compétences.
Cohésion territoriale Entre métropole et zones rurales, la fracturation numérique et l’isolement des bourgs doivent être combattus via des guichets de services publics mobiles et des solutions de mobilité partagée.
Transition écologique Les schémas régionaux bas-carbone nécessitent un appui aux projets de méthanisation, la reforestation des bocages et l’optimisation des réseaux d’eau potable, faisant appel à la coopération entre collectivités et entreprises telles que Dalkia et Engie Solutions.
Conclusion
Le Maine-et-Loire présente une économie polymorphe, portée par des poids lourds du secteur financier (GCA Investissements, Pasquier), du commerce de gros (Larivière, CAPL), de l’agroalimentaire (Brioche Pasquier, Terrena), de l’industrie mécanique et ascenseurs (TK Elevator, Constelium), de la plasturgie et de l’emballage (Carpenter SAS, DS Smith Packaging), du BTP (Bouygues Bâtiment Grand Ouest, SDECCI), de la santé (Hôpital Privé d’Angers), de la logistique (DB Schenker, SDV), et des services innovants (Alter Public, Ideuso Com). Face aux défis du recrutement, de la transition énergétique et de la cohésion territoriale, ce département dispose néanmoins d’un socle de compétences et d’un élan entrepreneurial suffisants pour poursuivre son développement sur la scène nationale et européenne.