Actualité Economie & Entreprises des Bouches du Rhône
Actualité de l’économie et des entreprises installées dans le département Bouches-du-Rhone : Marseille, Aix en Provence, Arles, Istres …
Actualité de l’économie et des entreprises des Bouches-du-Rhône
Le département des Bouches-du-Rhône, moteur économique de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et deuxième phare industriel de France après la région parisienne, déploie une palette sectorielle d’une rare richesse. Portes d’entrée maritimes et aéroportuaires, creuset de la chimie et de l’aéronautique, pôle logistique et hub numérique, il conjugue géants mondiaux et PME familiales pour dessiner un portrait économique dynamique. À travers l’examen du classement des 100 plus grandes entreprises implantées sur son territoire, voici les grands axes de son développement, illustrés par un maximum d’acteurs majeurs.
1. Port de Marseille-Fos et logistique : la Méditerranée à l’œuvre
Le port de Marseille-Fos, premier port français pour le commerce extérieur et la conteneurisation, constitue le fer de lance :
CMA CGM, géant mondial du transport maritime, réalise plus de 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie plusieurs milliers de salariés sur la métropole.
DP World Marseille, exploitant de terminaux à conteneurs, pèse plusieurs centaines de millions d’euros et gère l’accueil des plus grands porte-conteneurs.
Kuehne+Nagel (Fos Marseille) assure la logistique internationale pour l’agroalimentaire et l’industrie, avec près de 500 millions d’euros de ventes.
Gefco, spécialisé en transport automobile et fret ferroviaire, alimente les chaînes de production de Renault et Stellantis.
TUI Waterparks, gestionnaire de parcs aquatiques, illustre la diversification portuaire vers le tourisme et la distribution d’atouts récréatifs.
Ces acteurs, flanqués de grands transitaires comme Bolloré Logistics et Geodis, irriguent non seulement le département, mais toute l’arrière-pays alpin et méditerranéen, générant des milliers d’emplois portuaires, routiers et ferroviaires.
2. Chimie, pétrochimie et énergie : un pôle industriel majeur
Longtemps ancré dans la grande chimie, le territoire accueille plusieurs leaders mondiaux :
Arkema, spécialisé dans les matériaux de spécialité et les surfaces, emploie plus de 1 000 personnes sur son site de Pierre-Bénite et pèse plus de 8 milliards d’euros au plan mondial.
Air Liquide, par l’entremise de ses usines de distribution de gaz industriels, génère plus de 500 millions d’euros dans les Bouches-du-Rhône.
TotalEnergies EP, producteur d’hydrocarbures offshore, demeure un acteur clé de l’énergie fossile, tout en investissant dans les carburants synthétiques.
Hyundai Heavy Industries (HHI), par sa filiale HHI-Europe, a contribué aux infrastructures portuaires et aux pipelines du complexe pétrochimique de Fos.
Engie Solutions, via ses installations de production de chaleur et ses réseaux de chaleur urbains, déploie plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires.
L’industrie chimique, autrefois structurée autour de la raffinerie de La Mède, a su se diversifier vers la chimie verte et la capture-stockage de CO₂, plaçant la région en première ligne de la transition bas-carbone.
3. Aéronautique, spatial et défense : Sophia et Marignane
Au nord-est de Marseille, Sophia Antipolis et l’aéroport de Marignane forment un terreau aéronautique et spatial :
Airbus Helicopters, dont l’usine de Marignane est le cœur de production des gammes H145 et H160, réalise plus de 7 milliards d’euros au niveau mondial.
Thales Alenia Space, implanté à Cannes et Toulouse, conçoit satellites de télécommunication et d’observation, avec un chiffre d’affaires régional de plus de 500 millions d’euros.
Dassault Aviation, par l’intermédiaire de ses sous-traitants locaux (Stelia, Faurécia), façonne les intérieurs d’avions et les panneaux composites.
Safran Helicopter Engines, site d’entretien et réparation, entretient les turbines de milliers d’hélicoptères civils et militaires.
Sopras, PME de fabrication de pièces pour l’aérospatiale, exporte ses composants stratégiques.
Ce cluster, soutenu par la technopole Sophia Antipolis et la direction régionale de la DGA, attire les meilleurs ingénieurs et alimente un réseau dense de formation (ISAE-SUPAERO, Polytech Nice Sophia).
4. Agroalimentaire et vins : saveurs méditerranéennes
L’arrière-pays et la plaine camarguaise nourrissent une industrie agroalimentaire solide :
Olvea, producteur d’huiles végétales et de dérivés cosmétiques, réalise plus de 200 millions d’euros de CA.
Compagnie Fruitière, leader de la banane, équipe les grandes surfaces et la restauration rapide pour 150 millions d’euros de ventes.
Cavac, coopérative viticole des Alpilles, conditionne vins AOP Baux-de-Provence et Les Baux pour plus de 50 millions d’euros.
Biscuiterie de Provence, filiale du groupe Poult, fabrique navettes, calissons et biscuits séchés, totalisant près de 80 millions d’euros.
Lactalis Ingredients, avec son usine de Saint-Rémy, produit poudres de lait et ingrédients pour les fromageries européennes.
À côté, de nombreuses PME familiales perpétuent les confitures artisanales, la charcuterie du Luberon et la conserverie de légumes, valorisant circuits courts et AOC locales.
5. Construction, promotion immobilière et aménagement urbain
Le renouveau urbain et la rénovation énergétique mobilisent des acteurs majeurs :
Bouygues Bâtiment Sud-Est, Eiffage, Vinci Construction Grand Provence, réalisent plusieurs centaines de millions d’euros de chantiers pour lycées, résidences étudiantes et quartiers d’affaires (Euroméditerranée).
Nexity, par ses opérations de logements neufs à Marseille et Aix-en-Provence, pèse près de 300 millions d’euros de CA.
Saint-Gobain Distribution Bâtiment, via Point.P et Placo, alimente la rénovation des façades et l’isolation thermique.
SNCF Gares & Connexions a rénové la gare Saint-Charles, générant des retombées directes de plus de 200 millions d’euros.
Les projets de transports du futur (métro de Marseille, Smart Valley à Sophia) et les écoquartiers (Mazargues, La Méditerrannée) témoignent de la montée en gamme de la filière.
6. Commerce de détail et grande distribution
Un réseau dense de points de vente combine tradition provençale et enseignes nationales :
Carrefour Provence, via plusieurs hypermarchés, réalise plus de 600 millions d’euros dans le département.
Auchan, avec ses sites d’Aix-en-Provence et de Plan-de-Campagne, pèse près de 400 millions d’euros.
Les chaînes de bricolage (Leroy Merlin, Castorama), de sport (Decathlon) et de décoration (Maisons du Monde) ont leurs plus grands magasins régionaux à Marseille, renforçant l’emploi tertiaire.
Monoprix, Casino, Intermarché et Système U se disputent le marché des centres-villes, tandis que les épiceries fines et boutiques artisanales (épicerie du Panier, parfumerie familiale) maintiennent une offre de proximité.
7. Tourisme, hôtellerie et culture : la dolce vita méditerranéenne
La Côte d’Azur, entre glamour et patrimoine, se décline en :
Accor, avec ses hôtels Mercure et Novotel, contrôle plus de 20 établissements entre Nice et Cannes, générant plusieurs centaines de millions d’euros.
Compagnie des Alpes, opérateur des remontées mécaniques et de parcs de loisirs, exploite des stations de ski sur le Mercantour, tirant parti d’un tourisme quatre saisons.
Festival de Cannes, Nice Jazz Festival, MIPIM, MIDEM, soutenus par des agences événementielles locales, créent un flux annuel de plusieurs dizaines de milliers de professionnels et de touristes.
Club Med, présent à Opio**, propose un concept tout-inclus de golf et bien-être, employant plus de 200 personnes en saison .
Les campings 5 étoiles (Les Mimosas, La Pierre Verte) et les campings naturistes (CHM, Euronat) attirent un tourisme familial et « slow ».
8. Santé, services sociaux et médico-social
La forte densité urbaine pousse au développement d’un secteur médical étoffé :
Ramsay Générale de Santé, par la Clinique Saint-George à Nice, emploie plus de 1 500 soignants pour un CA de 120 millions d’euros.
Korian, Orpea, DomusVi, exploitent une vingtaine d’EHPAD et résidences seniors, totalisant plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires.
Les laboratoires (Cerballiance, Eurofins) réalisent plus de 100 millions d’euros d’analyses, desservant 1 000 cabinets et hôpitaux.
Les centres de radiologie (IRSN, Clinipole) et les cabinets d’imagerie médicale complètent ce maillage.
Le développement de la télémédecine et des maisons de santé pluriprofessionnelles vise à réduire les déserts médicaux de l’arrière-pays niçois.
9. Transports publics et mobilités douces
Pour fluidifier la circulation urbaine et péri-urbaine :
Régie des Transports de Marseille (RTM), gère bus, tramways et métro pour plus de 500 millions d’euros de budget annuel.
Lignes d’Azur, à Nice, exploite tramways, bus et funiculaires, avec plus de 200 millions d’euros.
Société des Autoroutes du Sud de la France (ASF) assure la maintenance et la péage des autoroutes A8 et A51.
Des opérateurs de Vélobleu et de trottinettes électriques (Bird, Lime) complètent l’offre de mobilité partagée.
Les projets de voies vertes et de covoiturage intercommunautaire dessinent un futur plus vert.
10. Numérique, e-commerce et services aux entreprises
L’écosystème digital s’appuie sur :
Amadeus IT Group, déjà cité ;
Sociétés de services numériques (SNS) comme Sopra Steria, Capgemini, Atos, déployant solutions numériques pour la défense, la santé et le tourisme.
Start-ups incubées (Sofiac, Wekini, Metabrain), initiées par la French Tech Côte d’Azur, explorent IA, blockchain et smart data.
Digital 113, cluster régional, fédère plus de 300 entreprises autour de l’innovation.
Le taux de pénétration du très haut débit excède 85 % et se généralise même dans les vallées du Haut‐Var et du Mercantour.
11. Artisanat, commerce de proximité et services de luxe
À l’ombre des mastodontes :
Bijouteries Albert-César, Chocolatier Auer, Confiserie Florian, perpétuent un artisanat haut de gamme en centre-ville de Nice et d’Aix-en-Provence.
Les galeries d’art (Galerie Pictura, Angle) et les éditions littéraires (Édisud) complètent la vie culturelle.
Les PME techniques (Câbles Fils, Soudure Azuréenne, Scop Inventi) restent essentielles pour le maintien de technologies de niche.
Conclusion
Le département des Bouches-du-Rhône démontre, via ses cent plus grandes entreprises, une capacité unique à mêler industries de pointe (CMA CGM, Arkema, Airbus Helicopters), tourisme mondial (Accor, Festival de Cannes), hautes technologies (Amadeus, Sophia Genetics), logistique portuaire, chimie et luxe, autour d’un socle agroalimentaire et de services de santé à fort ancrage local. Confrontés aux défis du développement durable, de la transition énergétique, de la cohésion territoriale entre littoral et arrière-pays, et de la formation aux métiers d’avenir, ces acteurs posent les jalons d’une croissance équilibrée, capable d’allier performance économique et qualité de vie méditerranéenne.